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 Private Show [Abandonné]

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Private Show [Abandonné] _
MessageSujet: Private Show [Abandonné]   Private Show [Abandonné] Icon_minitimeMer 21 Oct 2009 - 21:10

Apolyon était d'excellente humeur.

Pour preuve, il était littéralement en train de danser dans l'immense bibliothèque du luxueux manoir, collant tantôt son nez à la vitre, ou bien piochant un livre dans l'importante collection et en déclamant quelques vers. Mais pourquoi est-ce que le Prince rayonnait ainsi ? La réponse était très simple : il pleuvait. Il pleuvait dru, il pleuvait des cordes. De grosses gouttes bien épaisses et lourdes venaient s'écraser sur le sol en cette magnifique soirée. Donnant au ciel une couleur ardoise, l'illuminant vraiment, l'embellissant même.

Et chacun sait que le Prince est d'une humeur particulièrement joyeuse en des jours tels que celui-ci. Il avait songé quelques instants à sortir, mais la pluie était définitivement mieux, contemplée de l'intérieur. Alors, il avait pris sa mallette, sa précieuse mallette de cuir noir, et était partie explorer les lieux. Et ayant senti l'odeur des livres, et il n'avait pas pu résister. Il s'était aussitôt réfugié dans ce merveilleux endroit et se livrait maintenant à son exploration.

Les livres renfermaient des secrets, il en était certain, et, étant auteur lui-même, il avait l'intime conviction que chaque auteur livrait un peu de lui, livrait un peu de son âme à travers son œuvre. Mmmm .... Leur âmes ! Le Prince en salivait presque ... Presque ! Il se contentait juste de lire, bien au chaud, dans la bibliothèque.

A cette occasion, ses yeux étaient vert, d'un vert pétrifiant, comme si deux émeraudes s'étaient liquéfiées pour son propre plaisir : de la lumière en bouteille. Ils étaient cachés derrière des lunettes rondes légèrement teintées de noire : le Prince mettait toujours des lunettes les jours de pluie, par simple et pure fantaisie. Il y avait des choses chez lui qu'il ne valait mieux pas comprendre ...
Il portait une simple chemise noire, complètement entrouverte : son torse laiteux était visible et même sous le faible éclairage on pouvait voir le fort réseau de veine qui s'y trouvait, et un pantalon de lin blanc. Son accoutrement aurait pu paraître normal, si il ne s'était pas affublé de nombreux colliers : certains étaient en perles, d'autres faits avec des coquillages, il y avait également un chapelet et même un collier fait à partir d'ossement humain. En plus, la tresse qu'il avait faite avec ses longs cheveux de feux venait se mêler aux perles, coquillages et autres qui ornaient son cou, provoquant un cliquetis incroyable à chacun des mouvements du Prince. Une tenue en somme tout à fait inacceptable pour un gentlemen de sa condition ... Sans compter qu'il était pied nus.

Apolyon eut en immense sourire et reposa le recueil de poésie qu'il avait en main, et retourna flâner entre les livres. Il en saisit un au hasard : c'était le Phédon de Platon. Le Prince ouvrit une page et déclama de la façon la plus théâtrale du monde :

- Pensons nous que la mort est autre chose ? Si ce n'est la séparation du corps et de l'esprit ?

Pfff ... Pauvre Socrate et Platon. Apolyon reposa le livre, toujours souriant. Qui se souciait de la mort ? Surtout quand on avait une vie illimité à remplir. Les humains et leurs viles inquiétudes ...
Le Prince fit quelques bonds gracieux, provoquant un affreux tintin marre de cliquetis et autres, avant de se saisir d'un autre livre. C'était Hamlet de William Shakespeare. Un grand classique que le Prince connaissait à la perfection. Aussi, serrant le livre contre sa poitrine, il revint vers la fenêtre, près de laquelle il avait posé sa mallette, et posa l'ouvrage dans le fauteuil qu'il avait occupé il y a quelques instants. Il ouvrit habilement sa mallette et en ressortit l'objet de tous ses désirs avant de la refermer.

C'était un crâne humain, parfaitement lisse, vidé de toutes chaires et absolument adorable. Le Prince lui embrassa tendrement le front avant de le tendre devant lui et de déclarer :

- Etre ou ne pas être ? Telle est la question !








Private Show [Abandonné] 091012093124491434626578


Dernière édition par Apolyon Ravenclose le Ven 12 Fév 2010 - 20:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Private Show [Abandonné]   Private Show [Abandonné] Icon_minitimeMer 21 Oct 2009 - 22:40

    Lillith était encore seule, elle était à la salle de détente. Celle-ci était vide aujourd’hui. Aucun patient. Aucun membre du personnel. De nombreuses pensées lui traversaient l’esprit, alors qu’elle avait l’oreille collée contre un mur. Juste de l’autre côté se trouvait la cellule d’un petit humain. Oh mignon comme il semblait, celui-ci était apeuré par le vide emplissant sa chambre. Peut être écoutait-il l’écho du rire infernal que dégageait la lady ? Ce mur était si mal isolé. C’est à peine si elle nécessitait d’avoir la tête contre la tapisserie cramoisie. C’était surtout par appui. Elle était assise sur un petit meuble, une commode faite de bois où gisaient quelques décorations. Sans scrupule elle les avait changées d’endroit, pour y prendre place et ne pas avoir à rester debout. Cet affreux rire ne cessait de ce promener entre les murs du la salle, résonnant ici et là. Il était strident et très peu réconfortant.

    Puis, un membre du personnel entra dans la pièce pour réconforter le petit terrorisé. La succube soupira, plus de divertissement. Si un jour, quelque chose devait la tuer, se serait certainement l’ennui. Elle hocha négativement la tête en se relevant, complètements agacée. Il n’y avait rien à faire et en plus, il n’y avait pas de mort ! Comment un croque-mort peut bien s’occupé si tout le monde restait en vie ? Quoi que… Elle rigola de nouveau, un ou deux patients, ce n’était rien ! Sammael se mettrait-il en colère seulement pour quelques enfants égarés ? Il était si possessif avec ses proies. Et à chaque fois que l’une d’elles tentaient de l’approcher, cela la rendait totalement folle. Mais comme à sa si chère demande, elle ne s’en était prise à personne et était restée sage.

    So where is it that you want to be touched ? Your lips ? Your cheeks ? Or is it right here ? Devour Pleasure ! Endure pain ! That is the one and only thing I want !

    Une simplette petite chanson totalement narcissique lui passant par la tête. Suite à ses mots, elle continua de rire. Toujours personne, elle restait seule. La succube et l’écho de son rire qui lui revenait. Elle soupira une nouvelle fois, malgré tout. Ensuite, son attention fut prise par les sons qu’elle entendait. Quelqu’un qui venait ? Non. Cette voix venait de la bibliothèque, elle qui était si silencieuse habituellement. Bibliothèque ? Même en mille ans Galatea à dû y mettre les pieds que très peu de fois. Ses fois ce compteraient-elles sur le bout des doigts, par hasard ? Elle ne tenta même pas le coup, c’était trop bête et puis… Elle ne se souvenait même plus quand était la dernière fois.

    Platon ? Venait-elle vraiment d’entendre du Platon. Près du mur, elle tentait de distinguer : Qui pouvait bien faire autant de bruit en parlant de chose aussi futile ? Pas encore un schizophrène… Les grands philosophes étaient intéressant les premières années, où du moins, lorsqu’on les avait à nos côtés, mais pas dans des livres ! Sa curiosité piquée, elle sortit de la salle de détente à pas rapides, traversant le couloir pour aboutir à la bibliothèque. Elle eut un vif air de dégout, non pas pour le démon qui s’y trouvait, mais bien pour la pièce en son ensemble.

    Il était près des fenêtres, il récitait des passages du monologue d’Hamlet. Sournoisement elle s’approcha de lui, un sourire espiègle aux lèvres, toujours aussi beau. Qu’était donc la suite déjà ? C’était la pièce préféré du roi dont elle avait ensuite détruit le royaume. Elle l’avait tellement entendu. Voyons… Ah ! Elle s’en souvenait maintenant !

    Y a-t-il plus de noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et à l'arrêter par une révolte ? Et blablabla !

    Continua-t-elle finalement, sur un plus adulte qu’enfantin. Elle ne cachait pas son irritation face à tous ses livres l’entourant, d’une façon plutôt immature par contre. Elle souffla puis se planta en face d’Apolyon. Sans même le voir et le toucher, elle l’avait reconnu. Si ce n’était pas elle, qui pourrait être aussi extravertie et gamin ? Elle étira son cou et baissa la tête sur les pages vides, comme si elle pouvait les lire. Dommage. Tout ce qu’elle arrivait à percevoir était des feuilles vierges. Encore une fois, même pas un trou. Seulement l’une des pages qui menaçait de s’enfuir de la reliure.

    Il y a tant de choses à faire ici et vous choisissez la plus ennuyante qui soit. Quel manque de gout…

    Ce n’était pas tout le monde qui appréciait la lecture, Lillith moins que les autres. Elle donna un coup sur les longues mèches incolores qui retombaient sur sa poitrine et les renvoya vers l’arrière.
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MessageSujet: Re: Private Show [Abandonné]   Private Show [Abandonné] Icon_minitimeMar 3 Nov 2009 - 13:02

Il y a tant de choses à faire ici et vous choisissez la plus ennuyante qui soit. Quel manque de gout…

Apolyon serrait son crâne contre lui, comme un enfant l'aurait fait avec une vulgaire peluche, une pure expression d'étonnement sur le visage. Bien entendu, l'expression était décuplée par le génie théâtral du Prince, et se lisait sans peine sur son visage. Cependant c'était plus fort que lui, la petite démonne, à l'apparence ô comben délectable, qui se tenait en face de lui, venait d'insulter un des passe temps préférés du Prince.

Heureusement pour elle, les yeux de notre dit souverain n'avaient pas virés au noir encre, sinon, elle aurait dû affronter son courroux maléfique et dévastateur. Pour l'instant, Apolyon était juste choqué et assez révulsé même. Car, même si elle était tout à fait charmante, et oui, le Prince était en colère, mais il n'en demeurait pas moins aveugle, cela ne faisait aucun doute qu'Apolyon allait lui faire regretter ses paroles. Aussi, il avait fermé Hamlet de Shakespeare dans un bruit sonore, et le tenait contre lui, près de son précieux crâne.

Vous appelez cela un manque de goût ma chère Lady, moi j'appelle tout simplement cela, savoir se distraire intelligemment.

Le Prince avait parlé en murmurant, réfréinant les viles paroles qui menaçait de franchir ses lèvres. Puis il posa ses effets, à savoir le crâne et le livre, sur le fauteuil qu'il avait occupé quelques minutes auparavant, ensuite se tournant vers la jeune Lady, qui le regardait avec un sourire, il s'inclina face à elle. Son geste ne passa pas inaperçu, provoquant une série de bruits indistincts, la plupart provonant du collier du Prince; ce dernier n'y prêta pas attention, beaucoup trop occupé à fixer les yeux de la magnifique créature qui se tenait devant lui. Il eut même l'audace de lui prendre la main et de la lui baiser, mais qu'elle ne se formalise pas, rien était inaccessible pour les princes, surtout les princes tels que lui.

Apolyon Ravenclose pour vous servir, Madame. Je serai votre hôte en ce jour de pluie pour vous faire découvrir les secrets de cette bibliothèque.

Le Prince se releva en lui adressant un clin d'oeil, la faisant doucement glousser. Puis, Apolyon lui tendit un bras.

Permettez ?

Sans attendre sa réponse, le Prince saisit celui de la jeune femme, l'entraînant dans une mortelle étreinte. Très impoli direz vous, de prendre le bras d'une Lady, sans attendre la permission de cette dernière. Mais, comme le prouvait déjà son code vestimentaire, ô combien extravagant, Apolyon n'avait que faire des règles de bienséances qui s'appliquait aux mortels. Après tout, il était le Prince du Martyr et du Sommeil, et il allait montrer à cette jeune Lady comment apprécier les livres. C'est donc sans plus attendre, qu'il l'entraina vers les rayonnages.
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MessageSujet: Re: Private Show [Abandonné]   Private Show [Abandonné] Icon_minitimeVen 6 Nov 2009 - 2:21

    En quoi tourner et observer des pages vierges devait être intelligent ?

    C’était tout ce que Galatea pouvait en déduire. Elle qui ne pouvait lire ce que lisaient les autres. La succube était bien vite lassée, que des pages lisses ou granuleuses. Elle n’avait qu’à effleurer les feuilles du bout de ses longilignes doigts pour constater présence de déchirures ou de trous. Pour qu’elle puisse s’y intéresser, il fallait que quelqu’un lui raconte l’histoire, qu’on lui face la lecture à haute voix. Parfois, cela intéressait Lillith mais… au bout de plusieurs minutes elle était ennuyée, perdant le cours du récit.

    Des tintements vinrent agresser ses oreilles, qu’elle façon bruyante de s’incliner. Elle avança ses frêles mains vers lui, caressant la coiffure de feu du démon. Il bougeait trop, elle avait de la misère à le cerner. Elle effleura rapidement son visage avant de laisser retomber son bras sur sa robe diaphane, alors que les lèvres du prince touchaient sa beau d’ivoire. Un sourire lui échappa, alors qu’il se présentait. Galatea connaissait déjà son identité, il n’avait pas besoin de la décliner. Peut être voulait-il seulement se donner en spectacle devant la lady ? Il semblait être un démon si théâtrale, exagérant le moindre de ses mouvements, même le plus insignifiant.

    Les mots n’eurent pas le temps de traverser les lèvres entrouvertes de la succube que Apolyon était déjà accroché à son bras. Elle s’accrocha à lui pour arriver à le suivre. Il l’entrainait dans les rangées menaçantes de la bibliothèque. Lillith n’y avait jamais mis les pieds, car même si le directeur possédait des exemplaires de livres extraordinaires, il ne devait pas posséder de bouquins en brailles. Ce qui fit perdre tout l’intérêt de cette pièce à la jeune femme.

    Les doux traits de son visage était fendus par l’irritation. Les prunelles bleutées de la succube restaient immobiles, n’étant pas affectées par le paysage des étagères pleins de vieux recueils de papiers. Dans un mouvement gracieux elle se dégagea de l’emprise d’Apolyon, tournant les talons. Ses cheveux dénoués virevoltaient derrière elle. Galatea s’accrocha à une tablette puis caressa les couvertures brunâtres. Ennuyant, ennuyant, ennuyant. Trouverait-elle son bonheur ? Certainement pas. Sans même se tourner vers le démon, elle s’adressa à lui de sa voix suave. Aussi douce que celle d’une jeune fille, aussi sournoise que celle d’une succube.

    Je me nomme Lillith, mais les humains préfèrent m’appeler Galatea. À vous de choisir.

    Apolyon pouvait bien l’appeler comme il le désirait. Mis à part s’il y a insulte, elle ne se mettrait pas en colère. La jeune femme était souvient prise de violents courroux. IL y avait-il plus horrible que l’exaspération d’un démon ? Galatea n’était pas aussi calme que le directeur, elle avait plutôt tendance à s’énerver pour un rien et détruire tout ce qu’elle rencontrait. Heureusement pour Sammael, rien ne l’avait encore dérangé à ce point. L’obligation aimer les livres créait des rictus de rire entre ses lèvres, plutôt que de la colère.

    Elle fronça les sourcils. Ses livres étaient vraiment tous pareils. Vide. Un désintérêt total pour la succube. Sa crinière incolore glissa vers son visage, les longues mèches plus sombre qu’une nuit sans lune cachait une partie de son visage. Ses doigts agiles s’affairaient encore sur les couvertures. Certaines avaient un certains relief, d’autres étaient complètement plates.

    N’avez-vous donc pas d’autres plaisir que ses livres qui me sont si vides et désuets ?

    Alors peut être arriveraient-il à s’entendre sur un autre point. Elle ferma ses paupières puis s’adossa à l’une des rangées, ennuyée.

    [Pardon, je manque d'inspiration ses temps-ci]
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MessageSujet: Re: Private Show [Abandonné]   Private Show [Abandonné] Icon_minitimeSam 14 Nov 2009 - 18:56

- Quelqu'un a dit, énonça Apolyon, toujours la Lady à son bras, que la lecture était une porte d'ouverture sur un monde enchanté. Je suis tout à fait de cet avis.

Malheureusement pour notre jeune Prince du Martyr et du Sommeil, la Lady ne semblait pas autant apprécier que lui les vieux ouvrages. Aussi, il fut légèrement, si ce n'est même voir beaucoup, déçu lorsqu'elle se dégagea de son entreinte et qu'elle tourna les talons. Tant pis pour elle. Oui, tant pis pour elle, pensa sarcastiquement Apolyon, si elle ne pouvait pas voir la beauté et tous les secrets non inavoués du lieu, lui il les voyait ! Il était ignorant sur certaines choses mais pas sur la véritable magie ancrée dans ses pages, scellée par la plume et par l'encre. Le Prince était persuadé que cette magie avait la même valeur, si ce n'était même plus, qu'une âme. Il suffisait juste de trouver le moyen d'y accéder pour la dévorer, et la première étape pour y parvenir était la pure et simple lecture. Fallait-il tout leur inculquer à ses jeunes démons ?

Hmmm ... Là encore, excellente question, mais la Lady n'était pas « un jeune démon » et, rien qu'à son aura, on pouvait sentir que beaucoup d'âmes avaient péries sous ma magnificence. Le Prince abandonna un instant ses -précieux- livres et se tourna vers la Lady pour faire plus ample connaissance, et il vit qu'elle lui tournait déjà le dos. Quel manque de politesse flagrant ! A cette pensée, il retint un rire. Mais qui était-il lui, le Prince du Martyr et du Sommeil, qui se moquait de tout, pour donner des leçons de bienséances à un autre confrère démon ?

Je me nomme Lillith, mais les humains préfèrent m’appeler Galatea. À vous de choisir. 

Apolyon s'inclina une nouvelle fois, montrant son respect évident envers la Lady. Cependant, aucun des deux prénoms sous lesquelles elles s'étaient présentées ne lui disait quelque chose. Le Prince se souciait très rarement des réputations et surnoms des autres démons, ni même de leur puissance. Tout ce qui comptait pour lui, c'était qu'on se souvienne qui il était et qu'on se souvienne qu'il ne fallait pas importuner Apolyon Ravenclose. Il contempla distraitement Galatea pendant quelques secondes, cette dernière affichant un désintérêt des plus total. Quelques mèches couleur corbeau cachait son fin visage, et le Prince se surprit encore une fois à la trouver charmante, lorsqu'elle le piqua par une de ses flèches.

N’avez-vous donc pas d’autres plaisir que ses livres qui me sont si vides et désuets ?

Le Prince prit un air choqué, une main sur la poitrine : elle avait dans la même phrase associé les mots livres, vides et désuets. Il se reprit bien vite et afficha un sourire macabre sur son visage, fort heureusement, ses yeux n'avaient pas encore changé de couleur, il n'était pas donc pas trop tard pour enseigner une leçon à la Lady, avant qu'elle ne lui fasse perdre tout bon sens. Et qu'il commette les pires actes. Et hors de question qu'il s'abandonne aux viles pratiques qu'étaient les siennes dans une bibliothèque. Pourquoi, direz-vous ? Tout simplement parce que le Prince n'était pas réputé pour faire dans le propre et dans la netteté. Certes, il était très méticuleux dans tout ce qu'il entreprenait, mais ... Cela n'en restait pas moins répugnant et très peu ragoûtant. Car faire sortir le meilleur de tout être, comme Apolyon le faisait, impliquait de faire d'abord sortir la pourriture.

Mais ne nous égarons pas, et revenons à cette très chère Galatea à qui, il allait devoir faire une morale des plus sévères. Apolyon n'allait pas l'attaquer toute suite, oui, affronter un confrère démon de plein fouet pouvait être vu comme du pur suicide. Non ... Il allait d'abord être tout à fait charmant, pour ensuite être beaucoup moins délectant ...

- J'ai effectivement d'autres plaisirs, mais ces derniers nécessitent l'emploi d'un ... disons d'un matériel très particulier et la plupart du temps beaucoup trop de sang coule alors ... Je ne pense pas vous accepteriez de vous livrer à ce genre de pratique.

Il s'était approché silencieusement d'elle, beaucoup plus subtile qu'un serpent à même le sol, et pas moins dangereux. Il avait parlé sur un ton qui ressemblait presque à un murmure pour pouvoir avoir toute son attention, pour pouvoir être bien certain d'être totalement néfaste. Néfaste dans le sens où il aurait envahi tout son espace personnel et qu'il ne lui laisserait pas une instance de répit et que tout ce qu'elle pourrait contempler ce serait ses yeux. Et c'était le cas, à présent. Galatea était coincée entre une rangée de livre et le Prince, en personne, qui avait une question brulante sur les lèvres : est-ce que Galatea serait le genre de femme, pardon, de démon à se soumettre ? Apolyon rangea cette question dans un coin de sa tête, et se reconcentra sur sa tâche présente, à savoir, lui faire apprécier pleinement la lecture.

- De plus, reprit-il sur le même ton, je crois que notre cher directeur m'en voudrait un peu alors je préfère m'adonner à des plaisirs beaucoup plus simples, la lecture par exemple.

Sur ce, Apolyon lui prit une nouvelle fois le bras, l'entraînant cette fois- ci, non pas vers un autre mystérieux rayonnage, mais vers la fenêtre où avait débuté leur change. Doucement, enfin pour le Prince, il installa la Lady dans le fauteuil qu'il avait occupé quelques minutes plus tôt. Il s'empara alors de sa précieuse mallette.

- Je pense pouvoir vous faire aisément changer d'avis. Permettez moi, de vous lire une de mes compostions personnelles.

Le Prince sortit un épais ouvrage de sa mallette, fait d'une couverture en cuir et couvert de poussière. Il souffla bruyamment dessus, cherchant à produire un quelconque effet théâtral et l'ouvrit dans un grand bruit de feuilles qui craquent. Là, encore, autre effet inutile dans le but d'attirer l'attention de la Lady. Apolyon fit courir un de ses ongles, beaucoup trop long pour un homme, sur la première page avant d'ajouter :

- Il serait plus judicieux de commencer par le premier chapitre.

Puis, il s'éclaircit bruyamment la gorge, avant de débuter sa lecture.

Naissance


Je suis le fils d'un viol, entre un dieu et une femme solitaire.
Je suis la conséquence d'une union contre nature, entre un lâche et une déesse.
Je n'aurais jamais dû voir le jour. C'est sans doute pourquoi je suis né dans la douleur, et dans le plus grand secret. Mon premier souffle aurait dû m'être fatal, car, caché sous les arbres, je me débattais. J'étouffais déjà. Je me débattais contre moi même. Je griffais cette peau en poussant des hurlements, ne comprenant pas que ceci était mon corps, que ceci était mon sanctuaire, que ceci était mon temple.
Cette première nuit, mes yeux ne virent que du rouge, je ne hurlai pas. Je voulais juste comprendre.
Je ramenai mes jambes contre ma poitrine.
Personne n'était là pour m'expliquer pourquoi je tremblais, pourquoi je respirais, pourquoi j'étais là. C'était ma malédiction et j'en pleurais. Je n'avais rien du nourrisson et j'étais très éloigné de l'homme. Je ne ressemblais en rien à ce qu'il y avait aux alentours. Je n'étais pas imposant comme les arbres; ni plein de chaleur et de bonté comme l'herbe, ni absent, calculateur et lisse comme les rochers, ni libre et insouciant comme le vent, ni pur et sain comme les nuages.
Mais, loin là-bas, dans l'horizon du ciel, les étoiles me souriaient, elles, silencieuses et magnifiques qui brillaient ce soir là, elles m'appelaient. Je levai les yeux au ciel. Et la lumière me frappa. Je reculai déjà, aveuglé. Je me réfugiai dans la pénombre d'un arbre. J'y grimpai, intrigué. Les branches se firent berceau face à moi, les feuilles me couvrant et me protégeant. Je ne faisais plus qu'un avec la créature, mon cœur semblant battre seulement lorsque le vent venait déranger l'aimable torpeur de son feuillage, et je me surpris à oser rêver. Mais cette lumière revint encore, et même l'arbre sembla s'incliner face à elle.
Je tournai la tête vers la source divine. Et j'en tremblai. Je la contemplai, la gorge sèche et les poumons vides, alerte.
Je ne comprenais pas, comment pouvait-elle exister ?
Le ciel était si noir, si vide ! Il lançait des éclairs menaçants et lourds de colère dans toutes les directions, et même mes étoiles ne parvenaient pas à l'apaiser. Et pourtant, elle était là. Osant braver l'interdit, elle lui résistait. Car c'était forcément une femme, il ne pouvait en être autrement. Personne d'autre n'aurait eu le courage de se tenir face à lui et de lui tenir tête comme elle le faisait. Et elle le faisait, avec tellement de grâce et d'élégance. Et d'une manière si ... naturelle. Les nuages s'étaient écartés face à tant d'envergure, et l'horizon, en personne, pâlissait de jalousie face à tant de magnificence.
Mais c'était moi, seul moi et moi seul qu'elle avait choisi. Moi qu'elle éclairait de son brûlant flambeau. Elle me montrait une voix, elle m'appelait.
Je la suivis sans aucune hésitation.
Je ne sus même pas où elle m'emmena, je ne regardais plus ces arbres, ni ces rochers, ni ce cours d'eau, ni même ces fleurs, et je ne prêtais guère attention au parfum, ô combien délectable, qui avait envahi l'atmosphère.
Je l'admirais, elle.
J'avais oublié toute mes peurs et toutes mes interrogations, toute cette douleur, et toute cette souffrance. Elle avait chassé tout cela.
Je la poursuivis encore, et, sans le savoir, j'entrai dans l'eau. Je ne tressaillis pas et le manque d'air me fit à peine vaciller, car je compris que j'étais arrivé.
Elle éclairait le cours d'eau dans toute sa totalité. Je m'y baignai un moment, sans réaliser, que l'eau embrassait toutes mes blessures et effaçait tous mes maux. Je sortis et je me vis. Mon reflet flottait à la surface du lit d'eau, éclairé par ma déesse. Je distinguai alors un être à la peau translucide, derrière laquelle se cachait de nombreuses veines, telles les branches invisibles d'un arbre monstrueux. Je touchai mes lèvres, il en fit de même. Je me rapprochai et vis mes yeux. Ses deux orbes étaient noires, n'ayant jamais vu le soleil, elles étaient aussi vides que ce ciel là. Je portai la main à mon front, et touchai mes cheveux. Ils juraient affreusement avec le reste de mon être. Drapeau suspendu au dessus de mon crâne : ils étaient en feu, ils étaient en sang, ils retombaient sur ma poitrine, et dansaient dans mon dos. J'y passai la main, vaguement.
Je levai encore les yeux au ciel; c'était cela qu'elle avait voulu me montrer, qu'elle voulait que je voie pour la première fois, moi. Je la fixai, silencieux, la remerciant de toutes les manières possibles.
Elle m'acceptait tel que j'étais, c'était moi, j'étais en vie, et j'étais son fils.
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MessageSujet: Re: Private Show [Abandonné]   Private Show [Abandonné] Icon_minitimeMer 18 Nov 2009 - 23:49

    Monde enchanté… Monde enchanté… Et puis quoi ensuite ? Pancake fleuris volants accompagné de son ami éléphant violet qui mange des frites et qui a des flatulences arc-en-ciel ? Lillith soupira. Ce n’était pas cette réplique, dite par quelqu’un, qui lui ferait apprécier d’avantage les livres. Il semblait voué un plaisir à lire des livres, qu’elle à être avec le directeur. Elle passa sa main inlassablement dans ses cheveux. De se point de vue, cela paraissait particulièrement idiot. Elle faufila ses doigts dans l’étendue de ses mèches corbeaux. À bout de bras, elle laissa tomber celui-ci contre son corps. Elle n’était même pas tourner vers lui, la succube lui faisait presque dos. Elle n’émettait ni signe de tête, ni rien qui laisserait croire qu’elle l’écoutait. Tromperie. Elle paraissait toujours ainsi, fixant le vague, un point imprécis. Ce faufilant un peu plus loin, sans jamais faire face à son interlocuteur. Quelqu’un comme Apolyon, et même le plus banal des humains ne pouvaient comprendre.

    Malgré cela, le comportement du docteur lui échappa un rictus, un léger rire. Art dramatique pour les nuls ; Se tenir le cœur lorsqu’une phrase un peu trop frappante parvenais aux oreilles de l’intéressé. Ce n’était que des mots, sur papier. Noir sur blanc. Même Galatea, qui n’écrivait pas de la même façon, cela va de soi, pourrait noter ses meilleures bêtises, les envoyer à un éditeur et devenir riche et célèbre. Bref, elle était déjà riche. C’était une grande noble reconnue. C’était, en effet car maintenant elle est dans un asile pour une raison surprenante et inconnue. Il y a peu, avait de déferler sa colère sur cette charmante contrée, elle y était reine. Alors à quoi bon devenir écrivain ? Enfin, il y avait des façons plus amusantes d’atteindre les sommets !

    Piégée comme une vile femme facile. Comme c’était bête. Elle l’avait senti venir. Même s’il avait été particulièrement silencieuse, murmurant de doux mots à ses oreilles, elle c’était laisser prendre sans rien demandé. Beaucoup de sang ? L’idée effleurait les oreilles de la demoiselle, la succube avait été tentée de lui répondre sur un ton semblable. Apolyon n’avait pas tord : Sammael et était probablement un fanatique de la propreté. Dans son asile, du moins. Ce ne serait qu’un fâcheux accident, mais néanmoins. Pourquoi mettre se cher directeur en colère ? Un sourire s’élargit sur les lèvres de Lillith. Très. Très tentée, malgré tout.

    Sans lui laisser la moindre chance de répliquer, il l’entraina une nouvelle fois vers un lieu inconnu. Elle s’accrocha à son bras, sans effort pour se libérer. Elle se laissa tomber dans un fauteuil, sans oublier la grâce d’une lady de son rang. Elle croisa ses jambes et s’adossa confortablement, écoutant les bruyantes souffleries du démon. Entre le calme du directeur et l’hyperactivité d’Apolyon, elle ne pourrait choisir qui est… Le plus ennuyant. Alors qu’il jouait avec son épais tas de feuilles, elle passa ses doigts sur ses lèvres et bailla à son bas. Comment montrer de l’impatience par Lillith.

    « Si c’est vous qui me faite la lecture, les livres prennent un autre sens. Malgré tout ; Impressionnez-moi ! »

    Galatea, ne pouvait pas lire, pas de la même façon. Alors la lecture et les histoires quelconques ne l’intéressaient pas du tout, trop ennuyantes. Mais si, comme allait le faire ce cher démon, elle devait restée assise et écouté, espérant entendre un merveilleux récit, un peu trop farfelu puisqu’écrit par Apolyon, elle est déjà plus captivée. Le visage au creux de sa paume, le coude sur les accoudoirs, elle n’était même pas tournée vers lui, mais elle l’écoutait pleinement. Quasiment sans effort, il avait eu le droit à son attention. Mais pour combien de temps encore ? Galatea était une femme particulièrement capricieuse. Il est difficile de la faire apprécier quelque chose, quoi que cela soit.

    Les divinités et les déesses. Le ciel et les éclairs ! Comment pourrait-elle aimé une chose dont elle ne sait rien ? Le soleil éclairait le jour. La lune était présente la nuit. Il y avait des étoiles, la nuit également. Mais à quoi ressemblaient-elles ? Galatea pourrait-elle les prendre dans ses mains, quelle forme avait ses petits astres lumineux ? La succube ne connaissait ni les couleurs, ni les décorations célestes. Si elle comprenait bien, la lune était une femme. Le soleil, un homme. Ou était-ce l’inverse ? Lorsqu’il termina son court récit, Lillith tapa des mains de façon enjouée, montrant un fin sourire sur son visage d’ivoire. Elle se redressa, droitement assise sur cet élégant fauteuil cramoisi. Elle afficha un air sérieux, la succube avait malgré tout, ce rictus moqueur.

    « Je ne peux malheureusement apprécier cette histoire. Mon cher Apolyon, je ne connais ni le soleil, ni la lune, le ciel m’est inconnu. Néanmoins, c’est une histoire charmante. »

    Charmante n’était peut être pas le mot approprié. Tant pis. Cependant, elle resta assise, attendant les prochaines tentatives du docteur. Toujours par la douceur, ou bientôt viendra la force ?
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MessageSujet: Re: Private Show [Abandonné]   Private Show [Abandonné] Icon_minitimeDim 29 Nov 2009 - 16:18

Lorsque le Prince acheva son récit, qu'il avait lu sur le parfait ton, en faisant ressortir toutes les émotions possibles et inimaginables, oui il lui arrivait même d'en inventer certaines, Galatea l'applaudit et Apolyon eut un maigre sourire. Il avait l'habitude de susciter beaucoup plus d'acclamation, mais peu importait, aujourd'hui son auditoire était composé d'une démone et non de futiles humains. Elle serait donc beaucoup plus difficile à charmer, mais la séduire n'était pas impossible. Il referma donc bruyamment son livre et se tourna vers elle alors qu'elle déclarait.

« Je ne peux malheureusement apprécier cette histoire. Mon cher Apolyon, je ne connais ni le soleil, ni la lune, le ciel m’est inconnu. Néanmoins, c’est une histoire charmante. »

Charmante ? Le Prince fronça légèrement les sourcils en sentant le dédain dans la voix de son interlocutrice. Se moquait-elle intentionnellement de lui ? Car l'histoire qu'il lui avait comptée, écrite par Apolyon, lui même n'avait rien de charmant. C'était même tout le contraire. C'était le Prince qu'elle aurait dû trouver charmant, ses manières, son attitude plus qu'extravagante, mais l'histoire ? La plupart des humains n'en distinguaient pas le sens réels et certains démons se contentaient de dire que ce n'était que pures affabulations. Enfin bon, le Prince décida de se maîtriser et de gentiment laisser passer.

Mais, il y avait encore une chose qui le dérangeait dans les propos de la Lady. Comment pouvait-elle ne pas avoir connu le Ciel, ou même la Lune ? Le Soleil, à la rigueur, c'était tout à fait compréhensible. Apolyon lui-même l'avait en horreur, pour des raisons plus que personnelles, et faisait tout pour l'éviter ... Il pensait cependant qu'il était le seul à vivre ainsi reclus, il fallait qu'il en ait le cœur nette. Ainsi, se permettant de s'asseoir sur l'accoudoir du fauteuil qu'occupait Galatea, il remonta légèrement ses lunettes, et se pencha vers elle, prêt à assouvir son insatiable curiosité.

- Puis-je me permettre une remarque ? Comment est-ce possible qu'une Lady d'une beauté aussi grande que la votre n'ait jamais connu de telles choses ?

La flatterie. C'était une des techniques qu'utilisait le Prince pour parvenir à ses fins. Cela avait beaucoup marché dans le passé et il était certain que Galatea n'ignorait pas qu'elle était une femme absolument magnifique. Enfin magnifique ... C'était un commentaire que se permettait Apolyon, car il n'était plus capable de véritablement voir la beauté d'une quelconque femme, qu'elle soit humaine ou démone. Non, à la vérité, il ne voyait la beauté que d'une seule femme.

- Le Soleil, je peux bien comprendre, mais le Ciel , la Lune ...

Apolyon s'arrêta quelques instants, ses yeux figés dans ce de Galatea. Il la regardait sans vraiment la voir. Il cherchait un moyen de lui faire comprendre, de lui décrire avec précision la beauté de la chose. Cependant le Prince devait admettre que même lui avait du mal à trouver des mots justes et des mots vrais pour des phénomènes naturels plus qu'essentiels. Il se passa distraitement la langue sur les lèvres, en quête de la figure de style parfaite. Lorsque le Prince reprit enfin la parole, sa voix ressemblait à un murmure.

- Selon moi, rien ne vaut un ciel étoilé. Ignorez le Soleil et son aveuglante vivacité ... Seul les imbéciles se laissent charmer par la beauté d'un couché de Soleil. Non ... La beauté ce sont les ténèbres envoûtantes et oppressantes avec les étoiles emprisonnés à l'intérieur, sans aucun moyen de sortir. Et certains soir lorsque vous êtes chanceux, vous pouvez même observer une déesse...

Il s'interrompit une fois encore, laissant Galatea savourer ses paroles, espérant qu'elle tenterait de se faire sa propre idée. Apolyon se rapprocha dangereusement d'elle et murmura contre ses lèvres.

- Observer la nuit, ce serait comme ... Faire l'amour comme pour la toute première fois, et ce, chaque soir. Et ça, je suis certain que c'est un concept que vous comprenez, n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Private Show [Abandonné]   Private Show [Abandonné] Icon_minitimeLun 30 Nov 2009 - 2:57

    Elle porta ses doigts près de ses lèvres, ses lèvres bougèrent sous un rictus moqueur. Galatea n’était pas sotte, elle savait ce qu’était le soleil, la lune et la plus part des astres céleste, mais quoi de plus ? Elle ne saurait les apprécier, comme le fait le démon. Comment pourrait-elle lui expliquer, sans lui révéler son secret le mieux garder ? Peu de personne remarquaient sa cécité, elle la feignait, comme son véritable âge. Lillith ne l’a jamais avoué, ceux qui savent, ont simplement devinés. Mais le Docteur lui, n’avait pas encore compris. Et ce fut exactement pour cela, qu’elle se moquait de lui en étouffant se rire insultant. Malgré qu’il fut assit sur l’accoudoir, elle n’avait pas tourné la tête. Sa posture était droite, hautaine. Comme si son interlocuteur se trouvait devant elle, la succube n’avait pas sourcilier lorsqu’il c’était déplacé. Ses yeux étaient ouverts, mais pas complètement. Clignant légèrement avec ses lourdes paupières. Ses prunelles étaient vides, envahies par ses bleu glacial où il était facile de se perdre. Lillith voyait en partie grâce au toucher, lorsqu’elle faisait inlassablement remuer ses frêles doigts. Ce n’était plus un handicape, mais ce n’était pas tout le monde qui arrivait à le comprendre. Elle ne pouvait pas lire, et puis alors ? Certains livres avaient été imprimés d’une façon bien spéciale, lui permettant de découvrir l’univers si merveilleux dont vantait Apolyon.

    « Pourrais-je attraper le ciel ? Caresser la lune ? Est-elle plutôt chaude comme le sang, ou froide comme le démon ? La lune a-t-elle un gout amer, ou plutôt sucré ? Pourrais-je sentir une odeur d’ammoniaque émanant d’elle, ou plutôt un arôme fruité ? Le ciel peut-il chanter pour moi d’une voix suave ou me gronderait-il d’une voix rauque ? »

    Ils y étaient tous passé. Le toucher, le gout, l’ouïe et l’odorat. La seule chose à laquelle la succube n’avait pas accès, c’était la vue. Apolyon pouvait lui décrire se que le ciel faisait naitre en émotion, elle comprendrait. Il pourrait ajouter que c’est un être imprenable, inaccessible pour de minables personnes n’ayant pas accès au ciel. Elle arriverait passablement à comprendre. S’il osait lui dire que sa blancheur est plus pure que c’est d’une vierge, que son éclat brillait de mille feux, illuminant le ciel de tels rayons que même le soleil ne pouvait faire plus joli. Galatea ne pourra partager le même plaisir que le démon, face à cette description. Qu’on lui dise qu’elle est verte est carré, ou bien bleue et rectangle, elle ne pouvait faire la différence. Ce serait d’un attristement et d’un désintérêt total, un peu comme sa passion pour les lettres.

    Elle osa approcher sa main blanchâtre du démon, elle se risqua même à le toucher. Lillith posa sa douce poigne sur son bras. Mais son regard ne c’était toujours pas tourné, il fixait un intense vide, un voile opaque qui n’était visible que d’elle. Ses longilignes membres épousèrent la forme de son avant-bras, l’effleurant. La succube n’appréciait pas la distance, et ce n’était pas en guise de débauche qu’elle le touchait. Ses pupilles devinrent tranquillement closes, sa description ne lui disait rien. Elle ne pouvait imaginer son ciel étoilée, les ténèbres qui retenaient astres. Comment pourrait-elle observer cette déesse ? Futile description, le silence du docteur lui en aurait appris autant. Mais ils semblaient partager une haine commune pour le soleil. Il émanait tant de lumière, comme même invisible à la succube, elle pouvait les sentir. Contre sa peau, sur sa chair glacée, sur ses cheveux. Il la torturait, lui faisait perdre le peu de décence qu’avaient ses idées.

    « Pardonnez-moi, je ne comprends toujours pas. »

    Elle l’écoutait, son attention se portait uniquement sur lui. Apolyon pouvait se sentir extrêmement chanceux, car la curiosité de Galatea était dure à saisir, mais il avait tout de même réussit. Cela serait éphémère, mais elle savait que le démon ne laisserait pas la Lady dans l’ignorance. Il émanait quelque chose de spécial, son excentricité, peut être ? Sa façon de parler était spéciale, et ses frasques se faisaient incessantes. Elle tambourinait sur le satin de sa robe, sa main libre se mouvait silencieusement, démontrant son impatience. Lillith voulait en entendre plus ! Elle était toujours assise, refoulant ses envies hyperactives, les transformant, les moulant. Plutôt, c’était lui qui avait gelé l’esprit si versatile de la succube, en une soudaine écoute. Elle était têtue, mais toujours prête à entendre ses prochaines paroles.

    Ses doigts glissèrent sur le bras et vinrent entourer la main du Docteur. La nuit était donc si adorable ? Pourquoi Sammael ne lui en avait pas parlé d’avantage ? Le ferait-il si elle lui demandait ? Non. Ce ne serait pas la version d’Apolyon, se ne serait pas pareil. Un sourire sournois marqua ses lèvres en signe d’affirmation. Elle passa sa main dans la chevelure de feu du démon, caressant d’abord sa tête pour ensuite s’arrêter à ses simples mèches. Lillith était envieuse d’attention, de savoir et elle voulait connaître ce qu’était le ciel, la lune. Elle jouait dans les cheveux de l’homme, comme s’ils étaient les siens. Les enroulant délicatement autour de ses doigts. Son ton se faisait pressant, mais elle restait calme.

    « Dite m’en plus ! »
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MessageSujet: Re: Private Show [Abandonné]   Private Show [Abandonné] Icon_minitimeMer 9 Déc 2009 - 13:41

« Pourrais-je attraper le ciel ? Caresser la lune ? Est-elle plutôt chaude comme le sang, ou froide comme le démon ? La lune a-t-elle un gout amer, ou plutôt sucré ? Pourrais-je sentir une odeur d’ammoniaque émanant d’elle, ou plutôt un arôme fruité ? Le ciel peut-il chanter pour moi d’une voix suave ou me gronderait-il d’une voix rauque ? »

Apolyon ria en entendant l'enthousiasme qui s'était emparé de Galatea. Elle semblait à tout prix vouloir se faire sa propre idée, et l'égo du Prince n'en fut que plus flatté, car cela signifiait qu'elle l'avait écouté avec soin et attention. Son but était atteint, loin des charmes et de la séduction, la captiver était, et restait, le plus important. Elle se saisit lentement de son bras, et le Prince la regarda faire, poursuivant tendrement son récit, regardant ce contact avec étrangeté. Les mains de la Lady semblait à la fois frêle et élégante face aux siennes. Il soupira intérieurement : il n'avait pas côtoyé de femmes depuis trop longtemps.

Cependant, il corrigea sa pensée en se disant que Galatea était très loin de la description de la femme ordinaire. Son côté démoniaque mis à part, elle avait quelque chose de mirifique, quelque chose d'insaisissable, qui faisait que les regards, et en particulier celui du Prince, se posaient automatiquement sur elle. Le tout, maintenant était de déterminer ce que c'était. Le Prince ne pouvait pas pousser sa réflexion plus loin car elle ne le regardait pas. Et lorsqu'elle se tourna vers lui, ses paupières étaient closes. Et, ce geste, plus qu'un autre, réveilla la curiosité d'Apolyon.

« Pardonnez-moi, je ne comprends toujours pas. »

Le Prince eut un véritable sourire. On aurait carrément dit qu'il l'avait littéralement excitée, appâtée, et qu'elle voulait en entendre plus. Beaucoup plus, pour pouvoir ressentir ses propos avec exactitude. Ne semblant plus se maîtriser, elle passa ses mains dans la chevelure d'Apolyon, dérangeant affreusement sa tresse et ses colliers, le tout ressemblant à un geste beaucoup trop intime. Mais le Prince retint un grognement : il détestait lorsque l'on touchait ses cheveux. Tout le monde les trouvait absolument magnifique, mais lui il avait en horreur leur couleur car ils étaient comme ceux de son ...
Mais ne nous égarons pas. Disons simplement qu'il avait appris à vivre avec, mais que le sujet n'en restait pas moins susceptible. Galatea le tira de ses pensées en s'écriant :

« Dites m’en plus ! »

Apolyon répondit à sa requête par un simple hochement de tête, et se remit à parler de cette voix suave et sucrée, prêt à tarir la soif de connaissance de la démone :

« Puisque vous insistez, il va me falloir employer les vices du langages et la rhétorique la plus fine. Disons simplement ... Que la nuit est quelque chose d'invisible, de caché, d'indéfinissable. Comme les ruelles sombres d'une ville qu'on a tant de mal à trouver et qui pourtant nous fascinent. Lorsqu'on y pénètre on est bouleversé, on est chamboulé, on est littéralement transcendé. Et la Lune ... Chacun à avec elle une expérience unique. Mais je pense que ce serait comme retourner dans la chaleur et la moiteur qu'était le ventre de notre mère, et de ne jamais en sortir... »

Le Prince disait vrai, il parlait avec vivacité et même avec amour. C'était toujours ce qu'il se produisait lorsqu'on daignait véritablement l'écouter. La plupart se concentrait sur son apparence délectable et charmante mais c'était grâce à ses mots et grâce à eux seuls qu'il arrivait à véritablement ensorceler, et, dans ses rares moments là, son esprit vagabondait et Apolyon osait alors véritablement rêver. D'ailleurs, en ce moment même, alors qu'il débitait son petit conte, il ne fixait pas véritablement Galatea, il était ailleurs, il rêvait de la déesse qu'il prenait tant de plaisir décrire, et qu'il adorait secrètement.

Cependant, son attention se reporta sur la Lady face à lui, et il se rendit alors compte de leur proximité évidente. Non pas que cela le dérange. Il acheva son récit, fit doucement courir son nez sur sa joue et murmura :

«Mais ...  Que voulez vous que je vous dise de plus ma chère Lady, rien de tel que l'expérience. Peut-être devrions nous faire une promenade à la prochaine pleine lune. Quoi que ... »

Apolyon déposa déposa un tendre baiser sur sa joue, ayant enfin perçu un semblant de vérité.

« Vous risquez tout de même d'avoir des difficultés. Si je ne me trompe pas, vos yeux sont maudits non ?  »
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MessageSujet: Re: Private Show [Abandonné]   Private Show [Abandonné] Icon_minitimeMer 23 Déc 2009 - 16:10

    Comment la jeune femme aurait pu connaître la lune ? Elle était si loin, si silencieuse… Galatea ne pouvait la toucher du bout de ses doigts, ni l’apercevoir haute dans le ciel. Les livres de l’intéressaient pas, car elle ne pouvait les lire. La succube portait peu d’intérêt à des choses aussi futiles. Pourquoi se casserait-elle la tête pour une passion qui ne lui est accessible ? Sérieusement, Lillith n’aimait pas faire plus d’effort que le minimum, et il y avait bien plus intéressant que des mots, dans la vie. Des phrases mises l’une à la suite de l’autre, par de viles rêveurs. Contrairement à d’autre démon, Galatea avait besoin de sommeil. Elle ne dormait pas réellement, mais elle s’assoupissait quelques fois, dans un silence total et où rien ne la dérangerait. La réveiller, était un acte totalement suicidaire. Presqu’autant que de lui décrire une chose avec l’impression de la vue. Qu’Apolyon lui murmure que la une est blanche, brillante ou colorée, la succube n’en avait rien à faire. Elle n’avait pas besoin de lumière, ni d’ombre. Les couleurs lui paraissaient les plus fades. Voila pourquoi elle ne différencie pas les couleurs des pommes. Galatea n’aime que les vertes, les rouges et les jaunes ne sont pas à sa hauteur. En plus d’être ridiculement envieuse et colérique, Lillith était particulièrement gourmande. Rien ne valait la saveur d’une âme fraiche, celle d’une pucelle ou d’un infidèle, mais la jeune femme se régalait tout de même de mets humains. De pâtisseries et autres repas sucrés, principalement.

    Mais revenons au très cher docteur, à qui elle serra sa poigne autour de sa main. Ce n’était ni du désir, ni de la curiosité. Apolyon n’était pas un aussi bon conteur qu’elle l’aurait cru. Elle était méchante, elle ne lui donnait aucune chance. Le démon avait perdu la lady à « Invisible », puis une nouvelle fois à sa ruelle sombre. Lillith n’en avait cure du sombre ou de clair, elle ne pouvait faire la différence. Elle détourna la tête, ses prunelles mi-ouvertes perçaient le vide évident de la bibliothèque. Elle soupira, ne cachant pas un instant d’exaspération qui montait en elle. Galatea lâcha le docteur, puis planta ses ongles directement dans le siège. Elle ouvrit complètement les yeux, dévoilant deux billes bleues claires, presque blanche. Vides, la pupille n’était même pas noire, elle était… Grise, peut être ? Ou bien d’un bleu foncé, mystérieux et inquiétant. Chaque coup d’œil de la succube attiraient, mais donnait envie de fuir à la fois. Des regards moqueurs, rabaissant. Il n’était que très désagréable lorsqu’elle fixait réellement quelqu’un, alors qu’elle ne pouvait le voir.

    « Mes yeux ne me privent de rien. Je perçois seulement ce qui est digne et un minimum important. Si la lune ne veut pas se montrer à moi, tout comme les livres, elle est dénuée d’intérêt, elle m’est inexistante. »

    La succube esquissa une moue arrogante, provocatrice. Elle prit appuie sur les accoudoirs puis se leva, avec toute la gracieuseté qui lui était accordée. Galatea avait remarqué que le démon tenait à la lune, au livre, comme à la prunelle de ses yeux. La jeune femme avança de quelques pas, avant de se perdre entre les étagères de la bibliothèque. Il doit bien y en avoir un, parmi tous ses bouquins idiots. Sammael lui avait dit qu’il y en avait, il ne lui aurait pas menti. Quoi que… Elle planta ses ongles dans ses paumes, seulement à l’idée que le directeur lui ait raconté des bobards. Si elle ne trouve pas ce qu’elle cherche si ardemment, elle ira lui en toucher deux mots… Elle leva un bras et du bout de ses fins doigts d’albâtres, elle effleura les reliures des livres. Elle stoppa ses pas, sa tête était droite, elle ne regardait pas ce qu’elle était en train de faire. Elle délogea l’un des bouquins, le posant soigneusement sous son bras. Elle replaça quelques pans de sa longue robe diaphane puis retourna vers le siège qu’elle avait quitté. Elle s’y rassit calmement, avec douceur et posée. Elle prit une respiration délicate puis tendit le livre à Apolyon.

    « Si vous aimez tant les livres à se point, vous devriez vous régaler de cette lecture… »

    Elle laissa sa phrase en suspend. Le problème, qui peut être énervera le docteur comme elle le désirait tant, c’était que le livre, était écrit en braille. Le directeur lui avait dit, que si elle s’ennuyait suffisamment, elle pourrait trouver quelques écrits qu’elle pourrait aisément lire. Vive les petits points un reliefs, ils occupaient la succube un moment, heureusement. Un sourire hautain se dessina sur ses lèvres rosées, dévoilant quelques parcelles de dents ivoires.
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