Rousse, ont-ils dit ! Ses écrivains folâtres l’ont décrite étant une jeune femme à la crinière de feu. Flambant comme un passionné, comme un amour qui ne l’atteindra jamais. Elle ne pourrait avoir d’yeux pour un homme, une femme, un être immatériel. Lilith, elle ne possède pas ces yeux pour voir, ni pour apprécier la beauté des couleurs dansantes. Elle n’en redira rien, lorsqu’on la représentera comme une femme aussi frétillante qu’une chandelle ou pire, un brasier sans cœur ni âme qui assaillira ceux qui oseront la défier. L’encre tache, elle ne peut s’effacer de ton papier parchemin aux couleurs sépia. Une fois que ton geste est posé, tu ne peux recommencer, revenir en arrière. Le temps est indépendant, il ne leur appartient pas. Ils ne peuvent lutter contre et au rythme de leur écriture frivole, il avance et ne s’arrêtera jamais. Pourtant, Lilith semble s’en être détachée. Tantôt comme une enfant, maintenant comme une femme, son apparence à soudainement changé, aussi rapidement que la mode des peintres. Elle reste autant, cette jeune femme accompagnée d’un long serpent. Entourée par la tentation, elle l’envoya pour se venger. Aussi sournoise qu’elle, le serpent ne manqua pas à sa tâche, aisément charmé par la promesse que lui avait faite Lilith.

Une reine, ont-ils dit ! Elle était charmante et si magnifique, une épouse inéluctable pour un roi au cœur si grand. Il aurait pu en faire sa servante, son esclave mais il tomba éperdument amoureux de sa beauté glaciale qu’il ne put la laisser à un rang si bas. Lui-même, son époux le roi, croyait que le titre de reine n’était pas suffisant pour elle. Lui qui avait imploré Dieu, se vu refuser la miséricorde. Il a ensuite prié les démons et, au bord de la mort, elle lui apparu pour tous les sauver. Réellement ? Elle avait été attirée par son âme délicieuse et il dû la lui céder, en échange de la vie de son peuple. Voila l’erreur fatale d’un roi au cœur d’or. Elle refusa de lui révéler son identité et il la baptisa Galatea. Galatée naquit d’une sculpture de Pygmalion, qui implora tous les jours de la faire vivre. Son vœu fut exaucé, elle prit vie et il l’épousa. Le roi, ainsi, vu cette peste disparaitre de son royaume si enchanteur et le peuple lui voua une gloire démesurée. Le monarque sombra dans la folie, s’agenouillant même devant une femme, la sienne. Il voulait la garder tout près de lui, ne jamais la quitter des yeux. Si elle partait, la peste reviendrait et terrasserait son si beau royaume. Si la jeunesse de Galatea était perpétuelle, ce n’était pas le cas de celle du roi. Il devenait faible, les dieux de la mort lui tournaient autour, mais Lilith était possessive. Si elle était éternelle, ses dires ne l’étaient point. En une nuit, le royaume fut abattu par les forces maléfiques. Elles brulèrent des maisons et massacrèrent les habitants. Un harem spirituel qui pourrait satisfaire la reine, si elle ne c’était pas éprise d’une meilleure âme. Ô, quelle âme délicieuse avait-il, mon époux le roi !