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 C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux | PV Eliot Miller

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Ezekiel Silver
Humain † Patient
Humain † Patient
Ezekiel Silver

Masculin •Lettres : 46
•Vit depuis le : 13/04/1875
•Fou depuis le : 04/10/2009
•Age : 148
•Origine : Londres
•Rôle : Le petit médium
•Tempérament : Un rêveur parmis les morts
•Lien vers la fiche : Another Vision of Death

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C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller _
MessageSujet: C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux | PV Eliot Miller   C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller Icon_minitimeDim 4 Juil 2010 - 16:20

Ce n'était peut-être pas ce qu'il y avait de plus discret comme habit, mais bon, lui se fichait bien de ce que pouvait penser les autres... Il aimait se déguiser. Que dis-je ! Il adorait se déguiser ! C'était un peu comme-ci, il ne se sentait lui-même qu'avec la couverture d'un personnage imaginaire. Hum... Que mettrait-il aujourd'hui ? Il hésitait devant sa garde-robe farfelue, le temps ne lui permettrai pas de se balader à l'extérieur, donc pas besoin de manteau. Le jeune Silver posa son regard océan vers la fenêtre, la pluie la martelait sans vergogne. La vitre n'était qu'image flou d'un monde hors d'atteinte pour aujourd'hui... Ah quel dommage ! Il aurait beaucoup aimé s'allonger dans l'herbe et regarder les nuages défilés pendant des heures... Tient, ces habits seront parfaits ! C'était la chose qu'il appréciait le plus à Middleton, pouvoir s'habiller comme on le voulait. Oui, on le prendra surement pour un fou, mais il n'était surement pas le seul cinglé entre ces murs. Mais comme le jeune garçon était sage - ou du moins ne nécessitait pas toute l'attention des employés de l'asile - on le laissait porter toutes ces fioritures qu'il aimait tant. Ce n'était pas comme cela avant, dans le manoir des Silvers, l'étiquette était de mise comme dans toute famille fortunée... En somme, l'étiquette n'était qu'une autre façon de paraitre encore plus riche, selon Ezekiel. Quoiqu'un code de bonnes conduites ne soient pas une mauvaise chose en soi, le problème était qu'il n'y avait pas de place pour un peu de fantaisie.
Peut-être aussi que cela explique la présence de quelques-uns des patients de Middleton... qui sait...


Le garçon s'admira un moment dans la glace de sa cellule et usa de son esprit critique à la recherche de l'imperfection qui pourrait démentir son agréable apparence. Au travers de sa chevelure soyeuse dépassait deux petites oreilles de félin d'un noir d'encre. Fausses évidemment et surmontées d'un cerceau sur lequel prenait également place un petit chapeau haut de forme. Ce délicat chapeau était orné d'un beau ruban bleu se terminant par une jolie boucle. Les deux petits bouts de velours servant d'oreille étaient l'un des déguisements préférés d'Ezekiel. S'harmonisant parfaitement à ses grands yeux océans, une simple bande de tissus et un grelot argenté ornaient son cou. Le grelot tintait légèrement à chacun des pas du garçon. Le jeune Silver s'était amusé à agencer ces tintes de bleu avec un pantalon et un gilet dans les mêmes tons et une chemise noire comme le haut de forme miniature. Le seul petit défaut qu'il pouvait dénoter était que sa frange commençait à être longue et à lui couvrir l'oeil droit, mais voilà bien la seule imperfection qu'il ne voulait pas changer. Il aimait bien que ses cheveux couvrent en partie son visage blafard et en plus pas besoin d'y accorder trop d'attention pour que le résulta soit réussit. Oui, on pourrait dire qu'Ezekiel était coquet en quelque sorte, mais surtout un peu orgueilleux. Tant qu'à porter un costume autant le porter avec classe ! Le truc qui sonnait faux par contre était le fait qu'il n'avait pas de queue de chat, de toute façon cet accessoire serait resté immobile et serait bien trop encombrant...
Ce que le garçon aimait bien des chats étaient leur jolie queue fouettant l'air, mais bon, il ferait sans.


Friand de lecture, Ezekiel n'avait pas su résister très longtemps à son envie de découvrir la bibliothèque de l'asile. En cette journée d'orage, où toutes les pièces semblent éclairées de cette même lueur fade, lire serait un bon moyen de passer le temps. Ainsi dont, laissant derrière lui un lointain tintement de clochette à chaque pas, le petit Ezekiel pris la direction de la bibliothèque de Middleton. L'enfant fut époustouflé par la grandeur de l'endroit. Ce sanctuaire de littérature constitué de deux étages, contenait tant de livres que cela en était étourdissant. Le regard du jeune Silver s'illumina devant ce temple du savoir, combien de mondes, de pensés et d'imagination pouvaient contenir l'endroit ? Un franc sourire vient égailler le visage du félin d'un jour, il avait tellement hâte de commencer la visite de ce lieu. Il fit le tour des raillons presque en gambadant, mais se retient, voulant pouvoir lire sans problème les titres des livres. Son regard parcourra les volumes un à un, des plus vieux ou plus récents et des plus gros au plus petit. Parfois le jeune Silver s'arrêtait et s'asseyait à même le sol pour en feuilleté quelques-uns. L'idée de prendre un siège ne lui effleura même pas l'esprit, déjà trop absorbé par le roman, le recueil ou l'encyclopédie qu'il avait sur les genoux... Pourtant, il ne trouvait pas de sujets qui réussissent à garder son intérêt bien longtemps. Dès qu'une infime impression d'ennui se glissait son esprit, le garçon refermait brusquement le volume choisit et le remettait à sa place initiale. Une adorable moue de déception naquit sur ces traits, mais elle fût rapidement remplacée par de l'excitation. La découverte d'une lecture parfaite qui lui plairait en tous point pris alors des allures de jeux... Une quête pour trouver le Saint-Graal ou une expédition au coeur de la jungle à la recherche d'une civilisation perdue...
Bref, il prit plaisir à sa recherche !


Soudain le regard d'Ezekiel fut attiré par un petit carnet rouge dans les étagères du haut. Il était visiblement dans la section de la poésie. Ce petit livre l'intrigua, maintenant, il voulait vraiment le feuilleter... Mais il avait beau tendre le bras, se mettre sur la pointe des pieds et même sauter, rien n'y fit. Maudissant sa petite taille, Ezekiel ne se découragea pas pour autant. Jetant un regard circulaire, le jeune garçon s'assura qu'il n'y avait personne dans les parages. Avec précaution, il posa le bout de son pied sur la première étagère qui grinça de manière inquiétante, le garçon se figea et retint sa respiration. Mais après quelques secondes, voyant que la vieille planche de bois tenait le coup, le jeune garçon repris son souffle et tendit le bras. Encore trop haut. Sentant la frustration le gagné, il voulut poser son pied sur l'étagère au-dessus. Il le fit... trop vite et ses orteils ne rencontrèrent que du vide. Déséquilibré, Ezekiel se sentit tomber, voulant se retenir, il agrippa les livres devant lui. Malheureusement, cela n'eut aucun effet, mise à part le faire d'entrainer les volumes dans sa chute. Il n'était pas très loin du sol, mais cela n'empêcha pas l'atterrissage de manquer de délicatesse.

- aie... siffla-t-il en essayant de faire le moins de bruit possible et en espérant de tout coeur que sa désastreuse escalade n'aie pas eu de témoins. Malgré tout, il était convaincu que sa chute lui laisserai quelques bleues comme souvenir...

Le simili chat se retrouva donc assit sur le sol, les jambes étendues devant lui et quelques livres éparpillé autour de sa personne. Remarquant qu'aucun n'était le carnet rouge, il eut un petit rire ironique, mais ne s'en formalisait pas. Vérifiant que ces ''oreilles'' ainsi que son chapeau étaient encore bien en place, Ezekiel se mis à quatre pattes et commença à ramasser les volumes qu'il avait fait tomber. Concentré à la tâche, il ne remarqua pas que quelqu'un approchait...
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C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller _
MessageSujet: Re: C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux | PV Eliot Miller   C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller Icon_minitimeSam 6 Nov 2010 - 15:20

    Si vous aviez la curiosité de pousser la porte de la chambre d'Eliot, vous auriez eu la curieuse vision d'une boule de couette d'où rien de dépassait. Et si vous souleviez cet amas de draps, vous auriez enfin découvert l'habitant de la cellule 121, un jeune homme aux cheveux blonds qui mâchonnait sérieusement la housse de son oreiller. En chemise de nuit, blotti au chaud dans son lit, Eliot rêvait. Il rêvait d'un bon repas, un reculent gâteaux avec des fraises et de la crème pâtissière. Mais étrangement, lorsqu'il l'enfourna dans sa bouche, c'est un goût de tissu fade qui lui arriva en bouche. Il grommela et contrarié par la pâtisserie immangeable, il ouvrit doucement les yeux. Oh, c'était donc ça le goût, son oreiller ? Frustré de ne pas avoir convenablement fini sa nuit, il repoussa la couverture et s'assit en tailleur sur son matelas. Un rapide passage de ses mains sur ses yeux ensommeillés et le voilà qui se penche pour attraper sa montre à gousset sur la commode. Huit heures trente. Il reposa l'objet et se dirigea vers la fenêtre, vêtu d'une simple chemise de nuit. Les nuages pleuraient à chaudes larmes et le vent, impitoyable, envoyait les gouttes s'écraser sur sa fenêtre. Pas de sortie pour aujourd'hui. S'étirant longuement, Eliot retourna s'asseoir sur son lit, ses pieds se balançant dans le vide. Les genoux arboraient de magnifiques hématomes, tout comme le reste de sa chair d'ailleurs. Il était temps de cacher cette chose répugnante qui lui servait de corps.

    Il avait préparé ses affaires la veille, sachant pertinemment qu'il n'aurait pas la volonté de s'y atteler de bon matin. Rien d'extraordinaire, une chemise blanche au col remontant bien haut, une veste noire, un pantalon assorti et l'accessoire indispensable, ses gants. Il vérifia une dernière fois qu'aucune trace disgracieuse n'était visible. Hum... Le col baillait trop à son goût, un ruban bordeaux vint s'y glisser et arrangea le problème en un rien de temps. Restaient quelques petits détails qui s'apparentaient plus à de la coquetterie qu'à un quelconque besoin de se cacher. Tirant une chaise devant le miroir, il s'y installa, brosse à cheveux en main et entreprit de démêler ses longues mèches blondes avec toute l'attention qu'elles méritaient. Des passages lents et soignés finirent par avoir raison de la chevelure d'or d'Eliot qui finit par les attacher en queue-de-cheval. Le voilà presque près. Un peu d'eau fraîche sur le visage et il sortit.

    Dans un premier temps, il fit un tour au rez-de-chaussée où il passa rapidement en cuisine, récupérer de quoi faire attendre son estomac jusqu'à midi. Il jeta son dévolu sur une tablette de chocolat qu'il glissa dans sa poche avant de ressortir en hâte de la pièce. Sans savoir pourquoi, cet endroit ne lui inspirait aucunement confiance et à chacune de ses escapades, il tâchait de faire du repérage afin de prendre le moins de temps possible pour trouver de quoi grignoter. Le temps ne s'était pas amélioré, aussi il lui fallait maintenant un endroit tranquille où il pourrait déguster son larcin sans être dérangé. La bibliothèque lui sembla l'endroit idéal. Il monta s'y réfugier et s'aventura au plus profond de celle-ci, s'arrêtant auparavant dans le rayon « roman fantastiques ». Il parcourra la tranche des livres du bout des doigts, pour venir s'arrêter sur un roman fraîchement parut en Angleterre, « L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde ». L'auteur lui était connu, il avait déjà lu sa première oeuvre, « l'île au trésor » et celle-ci avait déchaîné les critiques. S'emparant de l'ouvrage, il alla s'asseoir dans un coin à l'abri des regards et commença sa lecture, un carré de chocolat entre les dents. Le roman l'absorba, il dévorait les lignes et tournait les pages à toute vitesse, pressé de connaître le fin mot de l'histoire. Son imagination lui jouait des tours, Jeckyll était devenu Liam et Hyde c'était l'autre, celui qui avait tué son oncle. Il ne désirait qu'une chose, connaître la fin. Savoir si son frère s'en sortait, s'il battait son démon.

    La porte de la bibliothèque s'ouvrit, Eliot ne l'entendit pas, des bruits de pas résonnèrent, le jeune homme n'y prêta pas attention, il lisait. « [...] et puis tous les deux se rencontraient, et le monstre inhumain foulait aux pieds l'enfant et s'éloignait sans prendre garde à ses cris. Ou encore il voyait dans une somptueuse maison une chambre où son ami était en train de dormir, rêvant et souriant à ses rêves ; et alors la porte de cette chambre s'ouvrait, les rideaux du lit s'écartaient violemment, le dormeur se réveillait, et patatras ! » Eliot sursauta, un bruit de chute venait de retentir dans la bibliothèque. Quelle synchronisation ! Un instant il avait craint qu'Hyde ne se trouve à côté de lui. Le coeur battant, il ferma son livre et se leva, se dirigeant vers la source sonore. Il dépassa cinq rayons avant d'arriver à celui de la poésie. Il respira profondément et pencha la tête découvrant alors l'auteur du bruit. Un... chat ? Il secoua la tête, n'en croyant pas ses yeux, un enfant à l'allure féline ramassait avec soin les preuves de sa chute. Considérant l'un après l'autre les étagères et les livres éparpillés sur le sol, Eliot en déduisit que le garçon tentait d'attraper l'un des ouvrages situés sur les dernières étagères. Ce ne fut qu'après quelques minutes d'observation qu'il se rendit compte qu'il ne serait pas d'une grande aide au jeune homme s'il restait là sans bouger. Il s'avança timidement, posant son roman de côté et entreprit d'aider le petit chat.

    « Euhm... Bonjour, je vous ai entendu tomber, vous ne vous êtes pas fait mal j'espère... »

    Toujours aussi doué pour entamer la discussion celui-là. Face à lui se tenait un garçon d'une douzaine d'années sans doute, un regard océan, des cheveux lissent à la teinte sombre qui lui tombaient sur le visage, un déguisement charmant dont le grelot s'ébranlait à chacun des gestes du jeune homme. Son âge ne laissait aucun doute, c'était un patient, mais comment une famille pouvait-elle s'abaisser à placer son enfant dans un tel endroit ? C'était inhumain ! À moins que ce visage pâle et cet air angélique ne cache un tueur fou ou une maladie sans précédent, Eliot ne parvenait pas à se faire à l'idée que cet enfant était fou. Le regardant longuement, il ramassa les quelques livres qui restaient, mais il lui fallut plusieurs minutes avant de se rendre compte qu'il ne s'était pas présenté. Poussant un long soupir, il leva les yeux au ciel pour maudire son incompétence et finit par tendre sa main gantée au garçon.

    « Toutes mes excuses, je m'appelle Eliot Miller, enchanté. »

    Si l'enfant lui répondait par un miaulement, il saurait à quoi s'en tenir...


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C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller _
MessageSujet: Re: C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux | PV Eliot Miller   C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller Icon_minitimeSam 20 Nov 2010 - 2:41

Il compta les livres tombés mentalement et regardant de tous les côtés, Ezekiel vérifiait qu'il n'en oubliait aucun. Scrutant toujours le sol à quatre pattes, il tomba soudainement nez à nez avec une paire de soulier qui ne lui rappelait rien de connu. Sobres et élégantes, les chaussures n'étaient pas venues seules à sa rencontre... Dommage, cela aurait été amusant. Ses yeux océans suivirent le chemin que lui offraient deux jambes, un torse et pour finir, un visage. Le jeune Silver était désormais convaincu de ne pas connaitre ce nouvel arrivant. Les traits de l'étranger prouvaient qu'il était plus âgé que lui, même s'ils rappelaient encore la jeunesse. Ses yeux portaient le reflet d'un ciel sans nuage et avec cette chevelure aussi lumineuse qu'un soleil, Ezekiel eu l'impression que la saison chaude qu'était l'été venait de se matérialiser devant lui. Les genoux encore au sol, le simili chat s'assit sur ses chevilles et regarda avec attention les lèvres de son interlocuteur bouger...
Une saison qui parle, ça n'arrive pas souvent !


« Euhm... Bonjour, je vous ai entendu tomber, vous ne vous êtes pas fait mal j'espère... »

Était-il étonné de rencontrer quelqu'un d'accoutrer ainsi ? Sa voix, elle, ne trahissait pourtant aucune émotion relative à la surprise... Un autre fou peut-être, un autre fou surement. Qui sait... Ezekiel finirai bien par le savoir... Il pris conscience alors de sa propre image et se releva d'un bon, les livres serrés contre sa poitrine. Un léger tintement de clochette ne manqua pas de le suivre. Déjà qu'il n'était pas grand, si en plus il devait être si bas pour parler à quelqu'un, cela devenait grotesque. Il refusait d'avoir l'air inférieur, peu importe le contexte, ses crises le faisaient bien assez passer pour une victime comme cela... Autant être debout et savoir regarder son interlocuteur dans les yeux...
Et oui, malgré sa fantaisie, le jeune Silver conservait une petite part d'orgueil bien portante...

Par chance, le félin n'avait pas entrainé les plus gros volumes dans sa chute, les mettre à leur place initiale aurait été une tâche bien ardue. Surtout parce que les étagères continuaient de le narguer avec leurs hauteurs insupportables... Il aurait besoin d'être aidé. Il n'aimait pas demander de l'aide. Après tout, Ezekiel n'était pas comme ces gens qui avaient le réflexe de toujours s'en remettre aux autres... Il avait plutôt l'habitude de se débrouiller seul, mais ce serait bien idiot de retourner escalader les étagères...


« Toutes mes excuses, je m'appelle Eliot Miller, enchanté. »

Ce nom n'allait définitivement pas à une saison, mais bon, il devait s'en douter. L'été devait être en train de dormir à l'heure qu'il est, car déjà c'était l'hiver qui allait bientôt entrer en scène... Ne délaissant aucunement son monde imaginaire, le jeune garçon sourit face à l'oubli de présentation, même si cela lui semblait bien futile sur le coup. S'il n'avait pas eu de nom, Ezekiel lui en aurait simplement donné un nouveau...

- Aujourd'hui, je me nomme Cheshire Cat et tout le plaisir est... pour vous honnêtement. J'aurai préféré que ma maladresse reste secrète, moi qui n'arrive même pas à retomber correctement sur mes pattes, quel piètre félin je suis !

Il osa un autre sourire, cet Eliot avait l'air de quelqu'un de bien, mais à Middleton on ne sait jamais. Au moins semblait-il avoir plus de conversation que d'autres aliénés vivant entre ces mûrs. Malgré tout, le jeune Silver pris tout de même le temps de détailler à nouveau cette âme charitable. Il aimait bien l'idée des gants, peut-être que demain il en porterait...

- Non, je n'ai rien de cassé, c'est gentil de demander. Je suis navré de vous avoir causé du souci et surtout de vous avoir dérangez... Vous lisiez n'est-ce pas ? Sinon je vous aurai croisé dans les rayons...

Deux oreilles félines s'inclinèrent légèrement lorsque le garçon reporta son regard vers les étagères, c'est-à-dire vers le haut. Il soupira par dépit. Apparemment, il n'avait pas beaucoup d'options... Alors, c'est avec un ton de voix calme et résigné, voir un peu amusé, que le garçon posa ses yeux à la lueur espiègle sur le nouveau venu, les traits vaguement angéliques, puis déclara...

- Mister Miller, vous voulez bien être mon Alice ? Bien sûr, si vous avez mieux à faire, je comprends...

Il n'était pas digne d'être un lapin blanc, petit messager pressé qui amena Alice au Wonderland, n'y une froide reine de coeur, mais porter son costume de chat lui inspirait au moins le droit de devenir quelqu'un d'autre... Autant choisir le plus impressionnant du genre! Ne laissant pas le temps à son interlocuteur de répondre, il dégagea un de ses bras et fit un mouvement circulaire autour de lui.

- Cet asile, c'est vraiment un autre monde tu sais ? Il faut s'entraider pour survivre ici... Alors, tu veux bien m'aider Alice ?

Espérant qu'Eliot n'était pas du genre à se vexer par son nouveau prénom, Ezekiel le regarda avec cet air enfantin qui le prenait parfois. Il n'avait pas du tout remarqué que le ''vous'' était devenu ''tu''. À croire que le jeune garçon se laissait facilement entrainer dans le jeu...


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C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller _
MessageSujet: Re: C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux | PV Eliot Miller   C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller Icon_minitimeDim 28 Nov 2010 - 13:11

    Assis sur le sol de la bibliothèque, Eliot s'était rapidement attelé à la tâche, regroupant les derniers volumes qui s'étaient échappés des étagères. Étrangement, il n'avait pas été surpris de se retrouver devant un petit chaton, il devait même avouer qu'il enviait le splendide costume du garçon. Il avait de si charmantes petites oreilles, et le grelot qui se dandinait autour de son cou avait un son plus que charmant. Lui n'avait jamais pu s'amuser avec son apparence, son enfance lui avait supprimé ce privilège et son corps fragile et marqué l'empêchait de jouer avec les vêtements. Vestes, chemises à cols serrés, pantalons et gants étaient devenus son déguisement quotidien. Coquet comme il était, il s'efforçait de rester élégant, une façon pour lui de compenser le dégoût que lui inspirait son propre corps, mais cette rencontre lui rappelait à quel point il aurait aimé pouvoir jouer avec son apparence. Il ne se moquerait pas, il ne ferait aucune remarque, préférant regarder le chaton de mouvoir gracieusement. Il craignit que son arrivée n'ait dérangé le jeune homme gare celui-ci se leva rapidement, les livres coincés contre sa poitrine. Eliot n'osa pas immédiatement reprendre la parole, le va et viens de son pied droit contre sa cheville traduisant un certain malaise. C'était sa timidité et sa prudence excessives qui en étaient la cause, et non l'étrange accoutrement de son interlocuteur. À première vue il n'y avait aucune raison de s'inquiéter, mais il préférait ne pas prendre de risque. Ne sait-on jamais si cette petite bouille d'ange ne cachait pas un être dérangé et dévoré par la haine. Restant silencieux, il lui fallut du temps avant de se rendre compte qu'il ne s'était pas présenté, il rectifia rapidement la chose et fut rassuré de voir le jeune homme lui sourire. Celui-ci se présenta à son tour, mais d'une façon un peu spéciale. Ainsi Eliot se trouvait face au Chat de Cheshire, un matou au caractère bien trempé qui avait pour habitude de faire tourner la tête de son interlocuteur. C'était l'un de ses personnages favoris, sorti tout droit du petit monde de Lewis Caroll il était presque aussi sympathique que le Lièvre de Mars. Eliot rendit son sourire au chaton, cherchant ce qu'il pourrait répondre à une telle présentation. Il avait face à lui un enfant d'une dizaine d'années, enfant qui semblait s'être emmitouflé dans un monde imaginaire où Charles Perrault côtoyer les frères Grimm et trouver les mots justes pour s'adresser à lui, semblait infaisable pour le blondinet.

    Heureusement, le chaton n'attendit pas que son interlocuteur se décide et après une mimique délicieusement charmante, il affirma s'en être sorti indemne et s'excusa d'avoir dérangé Eliot dans sa lecture. Le jeune homme jeta un coup d'oeil à son livre, il était vrai qu'il avait interrompu sa lecture dans un moment critique de l'action ! Mais comment en vouloir à cet enfant, une maladresse peut arriver à n'importe qui et à lui en premier. Celui-ci reporta son regard sur les monts étagères, ses oreilles s'inclinant marquant une déception profonde. Eliot voulu immédiatement le rassurer, mais à peine avait-il ouvert la bouche qu'une lueur malicieuse emplit le regard océan du garçon. D'une voix calme, il fit alors une requête des plus étranges au blondinet. Le chat de Cheshire lui demandait de devenir son Alice. S'en suivi une réaction idiote de la part d'Eliot qui inspecta sa chevelure d'or. Était-ce à cause de cela que le petit chat souhaitait qu'il devienne Alice ? Légèrement inquiet, le jeune homme se méfiait de la chose, après tout, la demoiselle du conte avait manqué de peu que sa tête ne tombe et le chat ne l'avait pas beaucoup aidé dans cette affaire. Risquait-il quelque chose à entrer dans le jeu du garçon ? Aucune reine de coeur à l'horizon, pas de biscuit à l'étiquette suspicieuse... Il hésitait encore lorsque le petit félin s'agita, exécutant une pirouette improvisée.

    - Cet asile, c'est vraiment un autre monde tu sais ? Il faut s'entraider pour survivre ici... Alors, tu veux bien m'aider Alice ?

    Voilà qu'on le tutoyait maintenant ? Cela devenait de plus en plus étrange, mais un sentiment d'excitation avait envahi le coeur d'Eliot et l'envie d'entrer dans le monde de ce petit chat le tentait de plus en plus. Lui qui était toujours resté sagement assis dans son coin, regardant les autres courir, sauter, s'amuser, il n'y avait jamais eu le droit, où plutôt il n'avait jamais voulu prendre de risques. Mais la façon dont le garçon présentait les choses semblaient merveilleusement sûres. Passer dans un autre monde, devenir quelqu'un d'autre... Oh, pas pour toujours bien évidemment, mais pour quelques heures peut-être. Certes il incarnerait Alice, une demoiselle, mais pourquoi ne pas essayer, cela ne lui coûterait rien, normalement. Mimant une révérence réservée à la gent féminine, Eliot sourit timidement au chat de Cheshire et franchit la porte qui l'emmena dans le Wonderland.

    « Monsieur le chat, je serais enchanté que nous nous entraidions afin de survivre dans ce monde sans queue ni tête. Je serais votre Alice et vous mon chat de Cheshire. »

    Seul le tutoiement lui paraissait encore infaisable, il lui faudrait du temps pour cela. Ne sachant pas vraiment comment lancer le jeu, il se sentit légèrement stupide, mais le hasard voulu que le destin lui donne un coup de pouce. La porte de la bibliothèque venait d'être ouverte dans un grincement mélancolique, par qui et pourquoi personne ne le savait, mais cela permis à Eliot d'improviser un début de scénario. Se penchant vivement vers l'oreille du félin, il lui murmura :

    « C'est sans doute la reine de coeur ou l'un de ces soldats, elle veut toujours ma tête ! Nous ferions mieux de nous cacher. »

    Jouait-il comme il le fallait ? Décevrait-il le garçon par sa profonde ignorance des jeux et de l'amusement ? Il espérait que non, il souhaitait accompagner le chat de Cheshire dans son monde et profiter de cela pour devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un qui n'aurait pas peur de se blesser à chacun de ses mouvements. Alors petit chaton, vas tu prendre le risque d'affronter l'ennemi ou ira tu te mettre à l'abri avec Alice ?


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MessageSujet: Re: C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux | PV Eliot Miller   C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller Icon_minitimeDim 16 Jan 2011 - 23:43

Ezekiel n'avait pas la même facilitée que le légendaire félin à étirer son sourire jusqu'aux oreilles, au moins le siens était-il sincère. Il déposa les livres tombés sur une étagère, une bibliothécaire aurait tôt fait de les replacer. Il était ravi que son Alice décide de bien être Alice ! Aussitôt, cette morne journée de pluie prenait tout son sens et revêtait un décor enchanteur qu'était le Wonderland. Tous était un prétexte pour ne pas être ce qu'il était vraiment et aux yeux du garçon, cela était un monde parfait dans son imperfection. Il regarda de ses grands yeux océans, son compagnon se présenter avec une révérence, jubilant intérieurement de ne plus être seul à être entré dans le jeu. D'ailleurs la suite ne tarda pas à venir, puisqu'au loin dans un grincement sinistre on entendit la porte de la bibliothèque s'ouvrir doucement et son Alice se pencha pour expliquer sa délicate situation.

Ainsi dont la reine se mêlait de leur petite exploration ? Et bien qu'à cela ne tienne, Cheshire ne se laisserai pas déposséder de son Alice si facilement ! Le jeu serait bien trop vite écourté si on venait à lui dérober son compagnon - pour lui couper la tête qui plus est - ! Alors non, ce garde de coeur de les trouverait pas de si tôt... À l'annonce de cet imprévu et toujours autant encrer dans son personnage, Ezekiel perdit son sourire si jovial et le troqua contre une expression un peu plus contrariée. Pour le moment, le nouvel arrivant ne semblait pas pressé de les trouver et si on prêtait bien l'oreille on pouvait entendre des bruits de pas sur les dalles du plancher. Mais tout ceci n'était qu'une question de temps, il suffisait de jeter un coup d'oeil dans ce rayon de livre pour les apercevoir. Puis soudain, une autre question percuta son esprit, combien étaient-ils ? Cheshire se fit un devoir de le savoir !

L'élégant chat se retourna vers Eliot et lui fit signe de ne pas bouger et posant son index sur ses lèvres lui suggéra le silence. Lui-même s'accroupit légèrement, tel un félin en chasse et fit un pas dans la direction du ou des gardes de la reine. Mais un simple mouvement de sa part fit teinter le petit grelot attaché à son cou, il se figea, les sens aux aguets. Rien ne bougea. Ezekiel se détendit. On n'avait pas encore repéré leur position. Pour le moment, il emprisonna le grelot dans le creux de sa main pour étouffer le son et de l'autre détacha le ruban de son cou. L'objet une fois réduit au silence, il s'approcha d'Eliot et lui glissa dans la main. Écartant doucement les mèches dorées de l'oreille de son Alice, le jeune Silver lui murmura...


- Je vais voir où ils sont exactement et je vais tenter de les éloigner. Pendant ce temps, cherche-toi une cachette. Lorsque tu m'entendras miauler c'est que le danger sera écarté, ensuite tu feras sonner le grelot pour que je puisse te retrouver, d'accord ?

En fait, Cheshire ne s'était pas aperçu qu'il était si près du garçon. À croire que porter un déguisement changeait même son comportement social, normalement, il se méfiait beaucoup plus. Ce qui aurait peut-être été une bonne chose puisqu'en plus d'avoir confié à Alice son précieux pendentif de chat, qu'est-ce qui lui disait qu'Eliot ne profiterait pas de son absence pour partir loin d'ici avec son précieux accessoire ?
Comme quoi, la magie du Wonderland le rendait aveugle face à la réalité du monde.

Mais là, confiance ou pas, Ezekiel n'attendit même pas l'assentiment du jeune homme pour se faufiler jusqu'au bout de la rangée. De là, s'accroupissant, il passa la tête pour voir s'il n'y avait personne en vue. À gauche. À droite. À gauche à nouveau. Il conclue que la voie était libre. Avec une démarche lente et souple, Ezekiel disparut du champ de vision de son Alice et se dirigea vers la source des bruits de pas. Prenant soin de s'arrêter entre chaque rayon pour vérifier une quelconque présence, Cheshire repensa à Eliot dont il espérait qu'il ne tombe pas sur les gardes avant lui. Enfin, il vit une silhouette en blouse blanche feuilletant un gros volume dont le nom lui échappait totalement. Probablement un médecin de l'asile... Non ! C'était bel et bien un soldat de la reine, aussi blanc qu'une carte de jeu et ce dernier essayait simplement de les berner... Par chance, il ne semblait pas en avoir d'autre... Alors que faisait-il maintenant ? Vite, vite, avant que le garde ne se déplace à nouveau en direction de son Alice !

Regardant autour de lui, le simili félin eut une idée. Se plaçant silencieusement pour qu'un rayon de livre soit entre lui et le médecin, Cheshire pris de petits volumes dans la plus basse des étagères et en lança un de toutes ses forces de l'autre côté. Quelques secondes plus tard, on entendit une série de juron. Bref, il avait atteint sa cible. Avant que le docteur ne comprenne ce qui lui arrivait, Ezekiel en lança un deuxième puis pris ses jambes à son coup. Comme prévue, le médecin arriva en trompe ou le garçon était quelques instants plutôt, espérant sans doute coincer le petit farceur qui lui lançait des bouquins par la tête. Mais il était trop tard, Ezekiel avait déjà changé de rayon, sauf que le médecin ne le su pas avant de recevoir son troisième livre sur le crane.

Ezekiel mis une main contre sa bouche pour ne pas que l'on puisse l'entendre rire, à travers le mince espace entre les étagères, il voyait clairement la figure rougit de colère du médecin. Combien de temps ce petit jeu durait- il déjà ? Au moins cinq bonnes minutes environ. À peu près une dizaine de livres s'étaient envolée entre temps. Le docteur se décida enfin a quitté la bibliothèque avec une main se massant la tête - peut-être comptait-il ses bosses ? - et en marmonnant des obscénités dans sa barbe. Un air espiègle sur le visage, Cheshire fit renaitre son sourire plein d'enthousiasme. Ce garde-là ne reviendra pas de si tôt. Quoique... Peut-être reviendrait-il avait des renforts ? Seul le temps nous le dira, pour le moment il fallait retrouver notre Alice.
Il était curieux de voir où son compagnon s'était caché...


- Miaou ?
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C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller _
MessageSujet: Re: C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux | PV Eliot Miller   C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller Icon_minitimeMar 1 Fév 2011 - 17:33

    En acceptant le rôle d'Alice, Eliot s'était laissé embarquer dans un nouveau monde fort intéressant. Pour une fois, il pouvait se permettre de ne pas être lui-même, il avait le droit de devenir la belle demoiselle à la longue chevelure blonde et au fort caractère qui courrait sans cesse après un certain lapin blanc. Et mieux encore, le jeune homme avait trouvé un compagnon de jeu, un charmant chaton dont le ravissant sourire réchauffa le cœur du blondinet. Tout allait pour le mieux dans le Wonderland, jusqu'à ce qu'un sbire de la terrible reine de cœur ne cherche à retrouver Alice pour qu'on lui ôte la tête. Tel un félin, le chaton de Cheshire se redressa aux aguets. Lui et son compagnon de jeu écoutaient résonner les lourds pas de l'intrus sur le sol boisé de la bibliothèque. Celui-ci ne semblait pas pressé, sans doute un feignant rechignant à faire convenablement son travail ! À si la sorcière le savait, c'est qu'elle lui couperait la tête à ce bougre ! Mais non, ne l'incitons pas à se dépêcher, cela ferait perdre du temps à notre Alice qui se verrait à coup sûr envoyé sur l'échafaud. Heureusement pour Eliot, le petit chat semblait avoir une idée en tête. Celui-ci venait de se retourner et incita le jeune homme à ne pas faire de bruit. Toujours très obéissant, Eliot plaqua ses mains contre ses lèvres et acquiesça à la demande de son protecteur.

    Repartant lentement en direction de l'ennemi, un tintinnabulement inattendu fit sursauter Alice. Le grelot les avait trahis. Cheshire se figea instantanément, ses fausses oreilles dressées sur sa tête cherchant à savoir s'ils étaient repérés. Heureusement pour eux, le soldat, trop feignant, n'avait rien entendu. Afin de ne pas prendre plus de risques, la petite boule de fer se vit enfermée dans les pattes du chat, qui la retira doucement de son cou avant de la glisser dans les mains gantés d'Eliot. Le garçon lui donna alors ses instructions. Lui se débarrasserait de l'ennemi, pendant qu'Alice irait se mettre à l'abri du danger. Une fois les risques écartés, Cheshire miaulerait et pour faire connaître sa position, Eliot lui répondrait en secouant frénétiquement le grelot. À peine le blondinet eut-il le temps d'acquiescer que déjà un matou s'éclipsait entre les rayonnages. Resté seul, Alice ne perdit pas une seconde et partit à son tour à la recherche d'une petite cachette.

    Hélas, où voulez-vous vous cacher dans une bibliothèque ? Entre deux rayons, trop voyant, à l'abri sous une table réservée aux dévoreurs de livre, un véritable piège si l'on vous voit, dans un recoin poussiéreux de la salle, tellement banal ! Non vraiment, plus Eliot avançait, plus il craignait de ne pas pouvoir se cacher et finir ainsi par gâcher le jeu. Bien décider à ne pas s'arrêter là, le jeune homme continua son excursion à la recherche de l'endroit parfait. Derrière lui, plusieurs sons sourds se firent entendre et c'est en croisant les doigts pour le salut du chaton qu'Alice aperçu une sympathique cachette. Au fin fond de ce temple du livre trônait une porte, une belle porte de chêne où quelques lettres avaient été gravées avant que le temps ne les efface lentement. Néanmoins, en plissant les yeux, Eliot parvint à déchiffrer la chose suivante : « RÉSERVE ne pas entrer ». Le jeune homme recula d'un pas. Dommage, c'était interdit, il ne pouvait pas espérer entrer là ded... Fronçant les sourcils, il secoua vivement la tête. Bon sang, il était Alice ! Cette petite risquait sa tête ! Alors qu'il y ait interdiction ou non, le beau blond ne se dégonfla pas et c'est avec assurance qu'il posa sa main sur la poignée de la porte le cœur plein d'espoir. Fermant les yeux, il appuya doucement et la porte pivota sur ses gonds découvrant un endroit mystérieux où le temps semblait s'être arrêté.
    Une épaisse couche de poussière recouvrait le sol ainsi que les étranges objets qui décoraient la pièce. Bien sûr on trouvait des livres, ceux-ci étaient habillements rangés parmi les multiples étagères d'ébène légèrement voilés par les nombreuses toiles qui reposaient là. Au sol, un énorme globe s'était endormi, l'Europe et l'océan Atlantique s'étant entièrement fait recouvrir par un manteau poussiéreux. Retenant son souffle, un léger « tic tac » résonna alors. C'était un son si délicat et si fin qu'Alice le rapprocha immédiatement à la montre du lapin blanc. Son regard se mit alors à la recherche de l'objet qui trônait fièrement sur une petite boîte de bois. Eliot s'en saisit doucement et l'essuya du revers de sa manche. Perdu dans les profondeurs du jeu, le jeune homme laissa glisser l'objet dans la poche de son veston. Peut-être pourrait-elle leur servir, peut-être appartenait-elle véritablement au lapin blanc, allez savoir. Se souvenant des instructions du chaton, le blondinet entrouvrit légèrement la porte et y cola son oreille, attendant patiemment le signe que la voie était libre. Les doigts crispés sur le grelot, il patienta. Quelques minutes s'écoulèrent avant qu'un léger miaulement ne résonne d'entre les étagères. Libérant la clochette de fer de son silence, Eliot la secoua frénétiquement, espérant que le petit chat l'entende. Il resta ensuite immobile, le regard fixant l'obscurité du temple des livres, espérant voir arriver Cheshire avec de bonnes nouvelles.

    Soudain, une main épaisse se posa sur son épaule. Le sang d'Alice ne fit qu'un tour. La Reine, elle devait l'avoir retrouvé. Se retournant à toute vitesse, le jeune homme se retrouva face à une montagne tout de blanc vêtu. Son regard d'acier se planta dans les iris océan d'Eliot qui pâlit soudainement. Les quatre mots inscrits sur la porte lui revinrent alors en tête et face à l'imposante carrure de son vis-à-vis. Celui-ci ne lâchait pas l'épaule du garçon qui se mit à tremblait. Il l'emmena ors de la réserve maugréant dans sa barbe un baragouin incompréhensible. Le valet de pique avait mis la main sur Alice et celle-ci ne savait plus quoi faire. Prise au piège, il ne lui restait plus qu'une possibilité.

    « Cheshire !! Au secours ! »

Spoiler:
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Ezekiel Silver
Humain † Patient
Humain † Patient
Ezekiel Silver

Masculin •Lettres : 46
•Vit depuis le : 13/04/1875
•Fou depuis le : 04/10/2009
•Age : 148
•Origine : Londres
•Rôle : Le petit médium
•Tempérament : Un rêveur parmis les morts
•Lien vers la fiche : Another Vision of Death

Carte d'Identité
• Sexualité: Quelle bonne question ! Qui sait...
• Relations:
• Rumeurs:

C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller _
MessageSujet: Re: C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux | PV Eliot Miller   C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller Icon_minitimeDim 1 Mai 2011 - 16:19

Si Ezekiel avait véritablement eu la physionomie d'un chat, on aurait pu voir se dresser sur sa tête ses deux petites oreilles de velours, toutes deux alertes au moindre tintement de clochette. Son museau agrémenté de délicates moustaches d'argent auraient flairé l'air à la recherche d'une piste. Hélas, il n'avait rien de tout cela, pourtant ce n'était qu'un détail. Dans ce jeu ou se mélangeait la réalité et la fiction, il possédait ces oreilles et ces moustaches. Alors, alternant les mimiques félines, Ezekiel laissait son imagination le submerger totalement... Maintenant que le serviteur de la reine était parti, il pourrait de nouveau parcourir le monde imprévisible du Wonderland en compagnie de son Alice sans craindre de représailles, du moins, le croyait-il. Après son appel, un miaou qui avait fait relever la tête à plusieurs lecteurs, le Chat de Cheshire s'était nonchalamment adossé à l'extrémité d'une étagère attendant le signal de son ami. Quoique, ami c'était peut-être un peu poussé... Qui sait, son compagnon de jeu s'était montré d'une agréable compagnie jusqu'à maintenant, mais... Bref, c'était encore bien trop tôt pour le dire.
Alice était Alice et cela suffisait amplement pour le moment.


Cependant, il devait attendre. Attendre que le blondinet réagisse à son miaulement de victoire. Attendre que les secondes s'écoulent dans la montre à gousset du lapin parlant. Ezekiel était pourtant quelqu'un de patient en temps normal, mais lorsqu'il s'agissait de jouer alors là... Il devenait le plus invétérer participant. Alors, le Chat de Cheshire croisa les bras sur son torse, ses doigts pianotant sur l'un d'eux, un petit sourire énigmatique sur les lèvres comme à son habitude. Qu'allait-il faire ensuite ? Le simili félin n'y avait pas encore pensé, préférant que le jeu est des retournements vraiment insoupçonnés plutôt que prévus en avance.

Et puis soudain, il l'entendit. Ce vigoureux tintement de clochette qui brisait le silence de la bibliothèque. Étrangement, ce son semblait amplifier à cause du constant calme de l'endroit. La tâche de retrouver son partenaire de jeu n'en était que plus facile. Se fiant à ses grandes oreilles de quadrupède, Cheshire trottina entre les étagères. Tantôt à gauche, tantôt à droite. Il pria pour ne pas se perdre quand soudain, il les vit. Cheshire écarquilla les yeux de surprise, il faut dire qu'il ne s'attendait pas à pareil revirement de situation. Le premier semblait tout chétif à côté de ce géant de blanc vêtu. On le voyait à ses traits pâles, son Alice non plus ne s'attendait pas à cela... Obéissant à son instinct, le Chat de Cheshire fît un bon de côté espérant qu'il n'avait pas eu le temps de se faire apercevoir, puis il se mit à courir. Une idée commençait déjà à germer dans son esprit...

Ils les entendaient approcher derrière lui, les pas lourds du valet de la reine et les plus subtils de son Alice. Vite ! Ezekiel pris de l'avance sur eux et couru à travers les étagères de livres. Se sachant sur le chemin du Valet et de son Alice, il lui suffit de s'aplatir contre les ouvrages classés en ordre alphabétique. Tout se passait si rapidement, au début il cherchait simplement à rejoindre son compagnon de jeu et l'instant d'après, il devait le sauver... Voilà bien le genre de jeu qu'Ezekiel appréciait !
Les étagères qui le dissimulaient étaient principalement composées de gros volumes dont l'épaisseur lui servait de parfaite couverture. Aussi, s'imaginait-il tapis derrière un immense bouquet de marguerites parlantes, non plutôt, chantantes ou encore derrière un de ses buissons de roses blanches teintes en rouge. Manquerait plus que la reine ne s'en rendre compte... Lui qui n'avait pas effacé son sourire joyeux depuis déjà quelques minutes le remplaça alors pars une mine contrit, ce qui l'attendait ne lui faisait plus autant plaisir...


Cela semblait si haut... Sa raison, son corps et -bien sûr- son égo, se souvenait encore que trop bien de son infortunée dégringolade quelques instants plus tôt. Combien de fois devrait-il risquer de se casser les os aujourd'hui ? Sauf que, ces quelques bleus lui avaient quand même valut sa rencontre avec Eliot, non ? Un bien pour un mal alors... Allez Cheshire, un peu de courage voyons ! Après tout, n'était-il pas ce légendaire matou aux yeux flamboyants de malice et à la désagréable manie de disparaître ? Pour ce félin qui semblait nager dans les airs, (car le mot ''voler'' lui semblait inapproprié pour cette gracieuse démarche aérienne) qu'était-ce de monter sur des étagères ? Rien de bien compliqué assurément. Bref, il était hors de question de renoncer si facilement...

Ezekiel avala sa salive nerveusement en posa son pied sur la première tablette, ses orteils frôlant la couverture des volumes du bas. Il ferma les yeux et pris une grande inspiration, il devait se dépêcher, car il étendait clairement ses cibles arrivées près de sa cachette. Avec une minutie extrême mélangée à un devoir de ne pas commettre une nouvelle erreur durant son ascension, le simili chat monta la seconde puis la troisième étagère. Cependant, ce n'était pas suffisant, vu la carrure imposante de son opposant, il devait prendre encore plus d'altitude. S'ensuivit donc, le passage à la quatrième et à la cinquième étagère. Ce fut une chance que le jeune Silver ne souffrait pas du vertige... Ça y est ! Il les voyait au-delà des rangés de livres. Il suffirait des lors à Cheshire d'attendre que l'homme vêtu de blanc soit arrivé pile à côté de lui pour qu'il puisse lâcher prise et sauté sur le dos de son ennemi. Souhaitant de tout son coeur que cela le déséquilibrerait assez pour qu'il s'effondre au sol.

Il patienta quelque seconde, le temps de voir l'épaule massive de l'employé de l'asile et lâcha soudainement son perchoir pour finir son élan sur les omoplates du valet tant détesté. Ce dernier agis comme prévu et se vit brutalement trébucher vers l'avant. Dans sa chute, il lâcha son emprise sur Alice. Sur son dos, Ezekiel était un peu secoué pas tout cela, mais voyant son adversaire face contre terre, il se ressaisit. Attrapant son Alice par la main, il se mit à courir entrainant son compagnon à sa suite. Même en courant pour sa survie, Ezekiel eut une pensée pour son costume et de sa main libre maintenue son chapeau et ses oreilles en place. Il tourna la tête en direction de son Alice, ce même sourire espiègle étant revenu sur ses lèvres...

- Tu vas bien ? Et au fait... Tu sais où on pourrait aller ? Cela ne m'étonnera pas qu'il nous suive... dit-il entre deux souffles tout en pointant d'un signe de tête la carte de jeu laissé en arrière.
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MessageSujet: Re: C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux | PV Eliot Miller   C'est toujours plus facile de tuer l'ennui à deux  | PV Eliot Miller Icon_minitime

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