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Enfin, pas vraiment : vrai phénix, il s'est dépêtré de ses cendres et a fini par renaître quelque part, faisant peau neuve, URL neuve.
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 Something is watching me [PV Sophia von Müsse]

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Ezekiel Silver
Humain † Patient
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Ezekiel Silver

Masculin •Lettres : 46
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MessageSujet: Something is watching me [PV Sophia von Müsse]   Something is watching me [PV Sophia von Müsse] Icon_minitimeJeu 28 Oct 2010 - 21:56

Il dessinait un croissant de lune avec un pendu à son bout. Bien entendu, le dessin était grossier, mais ce n'était que de la vapeur d'eau sur une vitre après tout. La lune, loin d'être délicate, ressemblait surtout au sourire tordu d'un psychopathe plutôt qu'à un astre. Le pendu, lui, n'avait qu'un rond pour tête et des lignes verticales pour corps, rien d'autre qu'une vague silhouette en somme. Et la corde n'était qu'un vulgaire trait qui pâlissait déjà, car le froid extérieur rependait déjà un nouveau linceul de condensation sur son oeuvre...

Ezekiel effaça le dessin avec le bout de sa manche. Il ne lui plaisait plu. Il posa ses mains délicates contre le verre et approcha ses lèvres, laissant un mince filet d'air chaud s'en échapper. Le garçon contempla avec amusement sa toile redevenir entièrement vierge. Le paysage au-delà ne l'intéressait pas, trop terne aujourd'hui avec son ciel nuageux. Si l'aurore avait pu passer au travers des ténèbres de la nuit, la promesse de pluie, elle, l'avait vaincue sans difficulté. Il préférait alors jouer avec les contrastes de température sur les fenêtres de l'asile pour passer le temps. Il était encore trop tôt, en cette saison, pour le givre...

On le laissa faire, de toute façon, il était seul dans la pièce et ne pouvait donc pas déranger personne. En fait, à cette heure matinale, la majorité des habitants de l'asile dormaient toujours. Le salon était vaste et silencieux, seul le tic-tac de l'horloge brisait la quiétude de l'endroit. Bien qu'il y ait plus d'une fenêtre dans la pièce, le jeune Silver avait opté pour celle en plein centre. Celle qui, dans sa prestance, délimitait la gauche et la droite. Il avait rapproché un fauteuil à son rebord et était monté dessus pour avoir accès à toute sa hauteur. Ezekiel étouffa un bayement et fit disparaitre les papillons qu'il traçait à l'instant dans la buée.
Non, il ne retournerait pas dormir...

Son miroir lui avait fait peur ce matin. Il ne s'était pourtant pas mis à bouger et encore moins à parler. Il s'était contenté d'être là, silencieux, sur la commode, sa surface comparable à une eau troublée ou dansait les premières lueurs de l'aube. Mais l'objet était bel et bien immobile, soumit à sa seule fonction, la réflexion. Fidèle à ses habitudes, le miroir avait renvoyé malgré la faible lumière ambiante une image méconnaissable du garçon. Son regard était fade. L'azur de ses yeux n'était que le lointain souvenir d'un lustre de cristal recouvert de toiles d'araignée. Des traits d'un violet disgracieux soulignaient ces joyaux ensevelis. Bref, la dernière nuit blanche avait laissée sa marque sur Ezekiel qui voyant le jour se lever, s'était précipité hors de son lit et s'était habillé rapidement, désireux de sortir de sa chambre au plus vite. Il s'était senti observé, encore. Toute la nuit, le jeune Silver avait senti des regards dans le noir. Cela devait être son imagination, il aurait voulu que ce soit son imagination, mais lorsque deux énormes iris s'étaient dessinés au plafond de sa cellule, Ezekiel s'était retrouvé figé par la peur. Prisonnier de ses draps, sa bouche trop crispée pour crier, la respiration du garçon était devenue difficile. Les pupilles fantomatiques ne possédaient pas de paupières et fixaient... fixaient... sans arrêt. Elles ne disparurent que lorsque des pas dans le couloir se firent entendre, peut-être un patient somnambule ou un vigile faisant une ronde, mais ça n'avait pas d'importance. Essayant de retrouver son souffle, le garçon n'avait osé bouger, craignant qu'un seul mouvement ramène la chose...
La chose...

Une main se leva et il posa son doigt contre le verre frais de sa toile. Il dessina deux ovales distincts et deux autres plus petits au centre. Des yeux. Des yeux ratés. Ce n'était pas les bons. Son poignet se déplaça de quelques millimètres et il fit de même au nouvel emplacement, créant ainsi un autre regard dans la buée matinale. Non, toujours pas. On recommence, sans effacer... Il s'appliqua de plus en plus, mais ce n'était jamais réussi. Encore... et encore... et encore... Ezekiel ne pris réellement conscience de ce qu'il faisait que bien plus tard. Il n'avait vu le temps passé et en avait même oublié les tic-tacs répétitifs de l'horloge. Il descendit du fauteuil et se recula de quelques pas. Un frisson le traversa. La fenêtre en entier n'était qu'un champ de regards mauvais. De haut en bas. Pourquoi avait-il fait cela ? Aucune idée. Le fait étant que cette centaine de pupilles le fixait et que ça le mettait mal à l'aise... Il ne les effaceraient pas, ne voulant même plus approcher la fenêtre. Soudain un bruit le fit sursauter, espérant qu'il ne s'agisse pas d'une nouvelle apparition, Ezekiel se retourna pour savoir ce qui en était.


- Qui est là ?



Dernière édition par Ezekiel Silver le Jeu 4 Nov 2010 - 13:26, édité 1 fois
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Sophia von Müssel
Humain † Jane Eyre
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Sophia von Müssel

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MessageSujet: Re: Something is watching me [PV Sophia von Müsse]   Something is watching me [PV Sophia von Müsse] Icon_minitimeJeu 4 Nov 2010 - 13:17

Le froid transperçait ses pieds ses pieds nus, espérant la clouer au sol. Elle, elle retenait son souffle, frissonnant de sous son châle en laine. Quelque chose était tapi dans les ténèbres, quelque chose qui n’attendait qu’un instant, un seul, d’hésitation de sa part, pour la glacer. Une statue, une statue gelée qui fondrait peu à peu alors que se lèveraient les rayons du jour ; Sophia ne voulait pas se figer éternellement dans son cauchemar, alors elle marchait. Elle marchait sans savoir où aller, les yeux perdus dans l’architecture des pièces et l’esprit vagabondant au-delà des mers et des champs, là où personne ne pourrait la trouver. Pas même le petit garçon, pas vrai ?
Le petit garçon, son esprit avait décidé de se calmer pour quelques heures et de ne plus halluciner les pas de l’enfant suivant les siens. Oh Dieu, si seulement cela pouvait continuer…

Finalement, son errance la mena devant une porte qu’elle connaissait, n’était-ce pas derrière qu’il y avait des fauteuils dans lesquels s’asseoir. ? La dernière fois qu’elle se souvenait être entré dans cette pièce, il faisait chaud. Alors sa main se posa sur la poignée et la fit tourner doucement. La porte vacilla sur ses gonds, qu’aurait-elle pu faire d’autre ? Sésame, ouvre toi…

La jeune femme eut soudain un mouvement de recul. Il y avait quelque chose, là, dans la pièce vide. Quelque chose qu’elle n’aimait pas, qui l’effrayait. Et le Tic Tac envahissant de l’horloge semblait lui intimer de fuir, de partir sans se retourner jusqu’à s’écrouler d’épuisement. Epuisée, elle l’était déjà trop…
Debout sur le seuil, Sophia von Müssel n’avança pas. Elle se contenta de regarder à travers la folie de ses yeux. Et tout lui faisait peur, tout lui donnait envie de hurler… Comme un oiseau pris au piège, son cri resta bloqué dans sa gorge. Elle porta une main à son visage, les doigts étaient crispés, comme déformés. Qu’allait-elle faire, se griffer, s’arracher les yeux ? Non, juste mimer un geste d’étonnement.

Il y eut une question. Elle sembla ne pas l’entendre, de toute manière à quoi ça sert d’y répondre ? Elle était là mais partirait peut être, dans ce cas elle ne serait plus, et il n’y aurait plus personne à nommer, alors à quoi bon parler ?

L’enfant la regarda, elle détourna la tête. Si elle ne posait pas les yeux dessus, peut-être qu’il n’existerait pas, qu’il disparaîtrait ? Il ne ressemblait pas au garçonnet de ses remords, à vrai dire lorsqu’il n’était pas devant elle, Sophia était incapable de lui donner un visage.
Cet enfant là, est-ce qu’elle devait en avoir peur ?

Tic Tac Tic Tac, dit l’horloge…

Parce que le temps passe et fuit, sauf pour les morts. Il n’était pas mort, le petit garçon, non ? Pas comme l’autre…
Mais quelle importance ?

Alors seulement, la jeune femme remarqua les dessins sur la fenêtre. Ils la regardaient lorsqu’elle, ne voulait plus rien voir. Il ne fallait pas faire de dessins comme ça, des remords on en a déjà bien assez, non ?

– Il faut effacer tout cela…

Enfin son pied nu s’avança à l’intérieur de la pièce. Sophia ne portait que rarement des chaussures, ses angoisses la prenant à toute heure du jour ou de la nuit, tout bon sens la quittait au point qu’elle ne pensait même pas à se chausser.

A qui appartenait-il, tous ces regards dessinés ? Peut-être qu’elle en connaissait un ou deux ? Elle s’approcha, tremblante, presque gauche. Au moindre bruit brusque, elle repartirait, comme faite de courants d’air…

Non, ces yeux là, elle ne pouvait les remettre sur aucun visage. Tout d’un coup, elle pensa à ses proches, à leurs yeux à eux dont certains s’étaient définitivement fermés. Ils lui manquaient, elle ne se posa pas la question de la réciprocité.
Toute seule dans la salle, avec le bruit de l’horloge et la respiration du garçon, Sophia se figea dans le temps. Parce que pour quelques minutes, plus rien n’existait.

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Ezekiel Silver
Humain † Patient
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MessageSujet: Re: Something is watching me [PV Sophia von Müsse]   Something is watching me [PV Sophia von Müsse] Icon_minitimeDim 7 Nov 2010 - 0:01

Une jeune femme apparue sur le seuil de la porte. Elle était aussi marquée par la vie que l'était Ezekiel, sinon plus. Peut-être que tout comme lui, elle ne dormait pas la nuit et ce, depuis trop longtemps. Normalement ce genre de pâleur cadavérique avait tendance à faire tiquer le garçon, voir de le faire envisager le pire, mais il y avait comme une sorte de frayeur dans ses yeux et la façon dont elle avait d'ignorer son regard qui le fit changer d'idée. Aucun esprit ne l'ignorait. C'était immanquable, les fantômes aimaient trop le fait d'avoir un contact avec la réalité des mortels par l'intermédiaire du garçon pour simplement passer leur chemin. Elle c'était autre chose. Son air lui rappelait l'expression qu'avaient eu les gens de son passé, ceux qui avaient peur de lui et qui ne s'approchaient guère, mais cela ne l'attrista pas pour autant.

Le temps semblait s'allonger, encouragé par le silence qui s'installa entre les deux, chacun inconnu de l'autre. Son interlocutrice n'avait pas vraiment l'air de vouloir se présenter d'ailleurs. Seule l'horloge avait l'audace de faire avancer ses aiguilles et d'émettre ses tic-tacs infinis. Il y a quelques semaines, ce genre de situation aurait mis le jeune Silver un peu mal à l'aise, mais depuis son arrivée à Middleton, il n'était pas rare d'être spectateur de phénomènes qui sortaient de l'ordinaire. Voilà au moins un avantage à côtoyer les fous, la folie ne laisse pas la même impression après. Cela semble presque, oui presque, habituel maintenant aux yeux d'Ezekiel.


- Il faut effacer tout cela...

Bien d'accord est notre jeune ami, mais il était également clair dans son esprit que ses doigts ne toucheraient plus cette surface de verre avant un bon moment... Peut-être était-ce lui le fou après tout ? Avoir peur d'un dessin sur une fenêtre ? N'importe quoi. Et pourtant, il ne broncha pas plus pour faire disparaitre cette représentation de la chose qui avait pris le temps de l'observer pendant le parcours de la lune. Suivant de ses yeux fatigués la nouvelle venue s'avancer vers sa création et s'intéresser à celle-ci, Ezekiel espéra de tout coeur qu'elle allait l'effacer, mais elle n'en fit rien. Dommage. Autant l'encourager dans son geste... Il s'approcha donc, tranquillement pour en pas l'effrayer davantage et sans oser la toucher, voulu briser le silence.

- Excusez-moi. Vous cherchez quelque chose dans ce dessin ?

Elle devait être une patiente, mais il ne l'avait jamais vu auparavant. Lui qui était pourtant d'humeur maussade ce matin, le voilà à faire la conversation à quelqu'un qui faisait comme ci il n'était même pas présent dans la pièce. La fatigue lui jouait donc un bien vilain tour, importuner ainsi les gens, cela ne lui ressemblait pas pourtant, du moins sur une base volontaire. Peut-être était-ce cela qui le retenait justement, c'était nouveau pour lui, de tenir tête à cette sorte de mépris silencieux qui avait peuplé son enfance et qui sous son regard d'adolescent, prenait les allures d'une femme apeurées.

- Moi je n'y vois que des yeux...

Il fallait qu'il s'en convainc lui-même, mais oui, cela ne devait être que des formes dans la buée. Rien de plus, rien de moins. Dessinées par sa propre main qui plus est. Avec patience, le jeune Silver attendit, ayant désespérément envie d'une réaction de la part de son interlocutrice.

- C'est bien impoli de ne pas se présenter vous savez ?

N'étant pas certain que ses mots aient atteint la conscience de l'étrangère, il croisa ses bras sur sa poitrine et attendit.
Qu'avait-il de mieux à faire de toute façon ?



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MessageSujet: Re: Something is watching me [PV Sophia von Müsse]   Something is watching me [PV Sophia von Müsse] Icon_minitimeDim 7 Nov 2010 - 21:29

Non, Sophia ne cherchait rien : elle fuyait. La jeune femme regarda à nouveau tous ces yeux. Il n’y en avait aucun que l’on pouvait aimer, tous semblaient accuser, réprimander ou bien grogner silencieusement. Des yeux d’humains, des yeux de bêtes, des yeux de monstres… On ne sait jamais vraiment comment différencier les trois.

Des yeux… Je préfère lorsqu’ils sont fermés, qu’ils ne nous voient pas…

Lentement, elle tourna la tête. L’enfant avait un regard grave, trop grave. Comme celui du petit garçon… Sophia s’approcha et s’agenouilla pour se retrouver à la même hauteur qu’Ezekiel. Son visage marqué ne renvoyait à rien d’autre qu’à une immense lassitude. Etait-ce un fantôme, ce petit bonhomme ? Elle ne savait pas, elle ne voulait pas savoir…Plus rien n’existait ici, si ce n’est la solitude, le froid et le temps qui fuyait…

…. Je crois que je ne veux pas connaître ton nom. Alors pour éviter les inégalités, je ne te donne pas le mien non plus.

Les hommes ne sont rien de plus que des statues, il n’y a que les fantômes des remords qui prennent vie, dans ce genre de lieu. Un nom de statue ça s’oublie vite, trop vite. Alors ce n’est pas la peine de le connaître, parce que dans quelques heures cela ne sera même plus un souvenir.
Le temps de l’asile appelait à se tourner vers le passé, à le regarder comme on regarde une chose perdue. Il avançait, mais sans espoir de futur. Il avançait jusqu’à ce que le croque-mort taciturne de l’endroit creuse un nouveau trou dans la terre. Alors on balance votre corps dedans et désormais ça y est, vous faites partie intégrante de l’histoire du bâtiment, vous le nourrissez de votre corps, de vos os. Vous êtes le passé, celui que l’on a pas vécu, celui que l’on regarde terrifié parce qu’il renvoie à une vérité inéluctable : la MORT. Et le vent qui souffle aux fenêtres semble hurler vos cris. TROMAL TROMAL TROMAL TROMAL….

Alors votre souvenir vient hanter les vivants, car ils sont votre reflet déformé dans le miroir. Le secret se révèle alors, car un miroir n’est rien d’autre que l’envers ds choses : ils comprennent et décèdent à leur tour. TROMAL …LAMORT… LA MORT. Elle est là, elle vous surveille, elle vous entend alors que vous êtes muets, silencieux et invisibles. Vous n’êtes plus là, elle si.

La jeune femme se releva, elle posa une main hésitante sur la tête du garçon, effleurant quelques mèches foncées, puis lui tourna le dos. Les yeux avaient tout vu, évidemment. Sophia enleva le châle de ses épaules, juste à cet instant, l’horloge sonna. Elle se figea le temps des carillons, puis enfin bougea le bras.
Parce qu’elle n’avait aucun tissu sous la main, elle effaça les dessins à l’aide du châle en laine. Lentement, inlassablement, son bras décrivit de grands cercles pour couvrir toute la surface de la fenêtre. Petit à petit, elle creva ainsi tous les yeux des créatures tapies dans les ténèbres.

Enfin, l’Autrichienne ne recula. Un soupir franchit la gorge trop blanche, il n’y avait désormais plus personne pour les regarder et par conséquent, plus personne pour voir qu’ils existaient. Mais c’est ainsi qu’il devait être….

ET dans cette prison de glace, il n’y avait que Satan pour les regarder danser…
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MessageSujet: Re: Something is watching me [PV Sophia von Müsse]   Something is watching me [PV Sophia von Müsse] Icon_minitimeSam 20 Nov 2010 - 3:54

.... Je crois que je ne veux pas connaître ton nom. Alors pour éviter les inégalités, je ne te donne pas le mien non plus.

Oh charmant. C'était à la fois simple et directe, bref ça faisait son effet. Ezekiel ne cherchait plus du tout le nom de la demoiselle, si seulement elle en avait un. Pour l'heure, il ne prononça plus un mot, voulant savoir ce que l'inconnue allait faire. Maintenant qu'elle semblait avoir l'esprit un peu moins statique, il était curieux de connaitre ses prochains gestes. Les doigts qui passèrent soudainement au travers de sa chevelure le laissa pourtant perplexe. Premièrement parce que le garçon n'était pas habitué à ce genre de contact, mais aussi parce que les traits de la jeune femme lui montraient une souffrance sans nom, bien dissimulée sous ses traits amincis. On aurait dit que la nouvelle venue cherchait une confirmation dans son geste, elle avait en quelque sorte le même air que lui lorsqu'il distinguait enfin si une personne était un revenant ou non. Un tourment supplémentaire ou non. En fait, qu'était-ce que la pire des rencontres humaines comparées à une banale rencontre avec la mort ? Quoique cette miss était, à sa façon, bien intrigante...
Ses yeux océans s'agrandirent soudain, admirant cette femme qui avançait et avait le courage qu'il n'avait pas. Elle effaçait simplement le dessin comme-ci c'était la chose à faire... Oui, c'était vraiment la bonne solution... Ezekiel déplia ses bras auparavant croisé contre sa poitrine et replaça une mèche rebelle de sa chevelure ô combien en bataille... Oui, il était parti un peu précipitamment de sa cellule...

Il imita la jeune femme et laissa un profond soupire franchir ses lèvres. Les yeux étaient partis et il était plutôt improbable qu'ils reviennent de sitôt... Ceux dessinés sur la vitre du moins... Mais c'était déjà ça de gagné. Encore quelques minutes de paix avant la prochaine vision, quelques secondes avant que la peur ne revienne en son corps comme un esprit démoniaque dans celui d'un possédé. Ce n'était pas grand-chose, mais c'était suffisant pour que l'air autour d'Ezekiel lui semble soudain plus léger, comme débarrassé de tous ces sous-entendus disgracieux qui appelaient les souvenirs trop douloureux. Il ne restait que la jeune femme sans nom et un garçon insomniaque dans la pièce
. Aucun fantôme réel, il le savait, mais dans le comportement de son interlocutrice, le jeune Silver détecta tout de même une source d'agitation. Peut-être était-elle toujours comme cela... Elle était au bon endroit pour agir ainsi...

- Qu'est-ce que la vie peut bien vous avoir fait pour vouloir être si insignifiante ? Pour ne pas être vue, ni même nommée ?

Elle lui paraissait si blanche au travers la pâle lueur de l'aube qui envahissait peu à peu la pièce... Il en avait presque pitié, mais pas de cette pitié qui allait tendre la main à la compassion, mais l'autre qui nous fait rappeler combien on peut détester certaine chose. Cette aire d'inquiétude que le jeune Silver détestait tant porter semblait bien incrustée dans le visage de l'anonyme et dans un sens c'était triste, mais révoltant. Cette demoiselle était pratiquement adulte, non ? Pourquoi se laissait telle aller à la peur comme une enfant ? Lui-même se forçait tant à passer à autre chose qu'aux fantômes, pourquoi pas elle ? Mais au fond, il se laissait emporter et il le savait. Tous n'étaient pas aussi sain d'esprit que lui à Middleton... ou aussi fou s'il l'était vraiment. Mais les valeurs du garçon l'empêchaient d'accepter de montrer ses faiblesses aux autres, du moins, volontairement. Il allait même jusqu'à porter des déguisements et des masques pour dissimuler l'insomnie qui marquait ses yeux. La demoiselle, elle, lui semblait fragile, comme une herbe sèche qui n'attendait que le vent pour l'emporter.
Il s'approcha à nouveau d'elle et posa délicatement sa main sur son épaule...


- Vous devriez vous asseoir. Vous n'avez pas l'air bien. Et pourquoi ne pas discuter un peu ? De ce que vous voulez, ça m'est égal. Cela fera passer le temps plus rapidement...

Toujours avec son infini délicatesse, il pris la main de la jeune anonyme et l'encouragea à s'approcher du fauteuil le plus près. Quand ce fût fait, lui alla simplement s'asseoir sur son jumeau placer en angle. Le jeune Silver se devait de ne pas se laisser envahir par toutes ces pensées si négatives et encore moins oublier ses bonnes manières... Tout pour ne pas retourner dormir.
Et puis maintenant que le soleil se levait véritablement, cette journée lui paraissait moins sombre.
Bref, son humeur lui semblait assez stable pour tenter une éventuelle conversation.




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MessageSujet: Re: Something is watching me [PV Sophia von Müsse]   Something is watching me [PV Sophia von Müsse] Icon_minitimeMar 23 Nov 2010 - 0:33

Le temps, il passait déjà assez rapidement à son goût. Sophia continua de regarder la fenêtre, peu à peu les couleurs de la vie s’animaient dans le ciel. Une lumière rosée et pure, oui rose comme la chair sous laquelle peut battre un sang bouillonnant, rose comme des joues de vivant. Un oiseau fendit l’horizon, l’Autrichienne regretta de ne pas avoir d’aile. Elle l’aurait alors suivi jusqu’à s’écrouler de fatigue dans une plaine quelconque ou un océan en furie. Là où personne ne viendrait chercher son corps.
Et l’enfant parlait. Il la touchait aussi, avec des gestes d’adulte ; Sûrement avait-il du grandir trop vite.
Il lui posait des questions dérangeantes, Sophia n’avait aucune réponse à lui apporter. Elle n’avait rien vécu, absolument rien. La mort et le deuil sont choses communes à toute famille. La folie également, de même que la maladie… Si Sophia en était arrivé là, ce n’était pas à cause d’un destin tragique ou injuste, mais bien parce qu’elle était plus faible qu’elle aurait du l’être pour vraisemblablement survivre.

Doucement, elle secoua la tête. Les mots ne venaient pas dans sa gorge, alors elle restait silencieuse comme une triste statue. Ses doigts trituraient le petit mouchoir rouge qui ne la quittait jamais. Aujourd’hui, Sophia se sentait cependant un peu mieux que d’habitude. Sa respiration était calme et son corps ne lui pesait pas. Dieu, faites que cela continue ainsi…

Peu à peu, un peu de couleur revint sur les joues creuses. L’Autrichienne se souvint qu’il fallait reprendre pied avec la réalité, alors ses yeux retrouvèrent un peu de vie eux aussi alors qu’ils se posaient sur Ezekiel. Elle le regarda mieux, ce petit bout d’homme. Il devait être défiguré à l’œil pour porter ce bandeau. La jeune femme ne posa pas de question, cela ne la regardait pas.

Elle ne savait pas tout ce que l’enfant pensait, mais chacun portait en soi sa propre douleur. Il ne peut y avoir de la place pour deux personnes sur une croix, pas la peine alors de lorgner sur celle d’autrui : on a trop assez de la sienne.

Je n’ai rien à dire…

Ce n’était pas une fille intéressante, loin de là. Ezekiel ferait mieux de se trouver un autre partenaire de discussion. La lumière dans ses yeux s’éteignit, de nouveau elle perdait pied avec la réalité. Alors, d’une voix presque cassée elle chantonna les paroles d’un Lied. Comme une berceuse. Oui, une berceuse…ainsi l’autre petit garçon ne se réveillerait pas, ne viendrait pas la voir.

L’aube apportait désormais ses lumières froides dans la pièce. Sophia se sentit prise d’une tristesse énorme. Ce n’était pas chez elle, ici. Est-ce que l’on pensait à elle, là bas dans son pays ? Probablement que non, on l’avait envoyé ici pour l’oublier. A quoi ça sert de se souvenir, à quoi ça sert tout ça ? Il ne fallait pas forcément avancer, il fallait juste ne plus penser à rien.

Qu’il s’arrête donc, le temps… Je n’en ai rien à faire

Son accent tudesque revenait. Elle paraissait minuscule, l’Autrichienne, assise dans ce fauteuil. Elle voulait partir, ne plus respirer cet air ci. Sa tête menaçait de tourner, de tourner sans s’arrêter. Elle regarda Ezekiel, l’enfant vivant et pensa à l’enfant mort sans le moindre nom. Un frisson, des lèves qui se serrent…

Mais il ne viendrait pas. Non, pas maintenant, sinon elle en mourrait, pour sûr. Et la fatigue sur son visage, lasse comme une nuit trop longue, Sophia se fermait au monde. A quoi ça sert de parler, qu’y a-t-il à dire, qu’y a-t-il à raconter ? Des vies eut être, mais les vies n’intéressent personnes. C’est toujours les mêmes histoires : on vit et l’on meurt. Rien d’autre….

On meurt…

Non, ça il ne faut pas y penser.

Un gran trou vide dans la terre, une odeur d’humus, une plus âcre de pourriture.

Sophia regarda ses mains, essaya de s’imaginer en squelette…

Est-ce que sa sœur en était un, maintenant ?

Et le bébé ?

Le bébé… Il pleurait dans sa tête.

Ca ne s’arrêterait pas….
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MessageSujet: Re: Something is watching me [PV Sophia von Müsse]   Something is watching me [PV Sophia von Müsse] Icon_minitimeSam 25 Déc 2010 - 22:24

Si la jeune femme n'était pas d'humeur à discuter, au moins laissait-elle le fébrile son de sa voix remplir le silence de la pièce. Ce n'était pas une berceuse aux paroles chaudes ou réconfortantes, mais c'était doux et calme. Un petit quelque chose qui déliait les tensions tout de même. Bref, c'était mieux que rien. Un peu comme les pâles lueurs qui commençaient à pénétrer dans la pièce, ce n'était pas grand-chose, mais la puissance accordée à la noirceur de la nuit se dissipait peu à peu...
La délicate inconnue semblait tout à coup plus triste, voir mélancolique. Peut-être la mélodie fredonnée un peu plus tôt avait ramené en sa mémoire fatiguée un quelconque souvenir. Dénudé de joie probablement.


- Si le temps s'arrêterait ? Non, ce serait beaucoup trop ennuyant, bien trop vide de sens... Plus de nuits, plus de jours, plus de vie et plus de mort. Aucun petit changement pour nous distraire... Selon moi, il vaut mieux que le temps file.

Ezekiel s'enfonça dans son fauteuil et soupira. Si la conversation s'avérait aussi platonique pendant longtemps, même l'aube lui paraitrait sans fin. Il s'accouda sur le rebord du meuble et reposa son menton dans sa paume. Il lassa volontairement un silence s'imposer entre eux, de toute façon, l'anonyme semblait bien lointaine ainsi égarée dans ses pensées. Il ferma les paupières un instant, même si sa peur était plus grande que son envie de sommeil, cette dernière ne restait pas moins oppressante. Il senti le délicat toucher du soleil matinal sur sa peau, un peu de chaleur qui se répendait tranquillement dans toutes les parcelles de son être. Si son corps réclamait autant de dormir, sa tête, elle, lui ordonnait d'ignorer cette tentation. Il rouvrit les yeux, lasse. Il croisa les jambes et posa son regard vague à travers la vitre, ignorant l'effet fantomatique que l'aurore avait sur ses traits fatigués.

- Vous faites des cauchemars peut-être ? Vous avez du mal à dormir ? Quelque chose... quelque chose vous hantes ou vous inquiètes ?

Il avait parlé sans réfléchir, sinon le sous-entendu au paranormal ne se serait pas glissé volontairement dans ses paroles, mais avec la fatigue et cette petite irritation d'avoir l'impression de se faire snober n'aidait pas. À vrai dire, Ezekiel doutait vraiment que l'inconnue se donne la peine de lui répondre...

Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour un peu de musique à l'instant où un bon thé... Histoire de se réveiller un peu et de sentir au moins un filet d'énergie se promener dans ses veines. Il n'y avait rien d'agréable à se débattre dans ses draps trempés de sueur parce qu'on a l'impression de manquer d'air. Il n'y a aucun bon souvenir à être figé dans la nuit avec l'estomac tellement crispé qu'on se demande si le sang circule encore dans notre anatomie. Il y a encore moins de plaisir à tout simplement affronter la mort face à face à chaque jour de son existence. Le jeune Silver se demandait même parfois s'il allait s'en rendre compte lorsque ce serait véritablement l'heure de partir vers l'au-delà...


- Écouter, on va jouer à un jeu. Je vais vous dire quelque chose et vous allez répondre. Je me fiche si ce n’est pas la réponse que je veux. Vous dites n’importe quoi, du moment où vous parlez. S’il vous plait. Je n’aime pas l’impression de parler à un mur…

Il laissa quelques secondes s’écouler et se repositionnant sur son dossier.

- C’est à vous…

Il voyait la situation, dans sa tête, comme un immense jeu d’échec, il gagnait ses points selon l’ampleur de la réaction qu’il obtenait de son interlocutrice. Le risque de déception était grand, mais Ezekiel n’avait rien d’autre à faire alors… Il avança une pièce.


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Sophia von Müssel
Humain † Jane Eyre
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MessageSujet: Re: Something is watching me [PV Sophia von Müsse]   Something is watching me [PV Sophia von Müsse] Icon_minitimeDim 2 Jan 2011 - 22:43

La jeune femme leva les yeux et planta son regard dans celui d’Ezekiel. Cette fois-ci elle le voyait, elle le voyait vraiment. Alors pour la première fois, Sophia sembla être faite de chair et de sang, et pas seulement un fantôme en noir et blanc qui attend de mourir une seconde fois.
Elle voyait, elle existait, telle était la vérité. Un voile de glace sembla alors tomber sur les deux yeux verts. Là où les âmes gisent et se voient à l’envers… Ezekiel pouvait bien jouer au petit maître, l’Autrichienne savait que ses mots et ses silences n’appartenaient qu’à elle. Il voulait parler de cauchemar ? La jeune femme secoua la tête, cela ne le regardait pas.
On a beau être une statue de sel et de larmes, les sentiments font toujours aussi mal. L’orgueil, la tristesse, la solitude…

Cet enfant, avec ses sujets de conversation, il appelait la solitude. De son œil unique il la regardait, la jugeait… Tant d’arrogance chez un être si jeune, que cela en était détestable ! Elle ne parlerait pas, non. Plus jamais à cette personne là….
Des fourmis dans ses jambes, une boule dans sa gorge. Sophia se leva jusqu’à la fenêtre. Elle regarda au dehors, ne pu voir ce qu’elle espérait. Qu’espérait-elle ? La jeune femme n’en savait rien. Juste quelque chose…
Pas de jeu, ça non elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas obéir à un enfant, elle ne voulait pas être ici, elle ne voulait plus. Claustrophobie, désespoir, tous les noms sont possibles mais peu importe le mot, ça fait mal.
Mal comme un cœur qu’on arrache, mal comme un regard qui ne nous quitte pas. Seigneur elle n’avait rien demandé !
Dans sa tête, un papillon aux ailes enflammées s’envola. Elle aurait pu s’effondrer, hurler ou mourir…
Mais soudain, ses yeux croisèrent son propre reflet dans la vitre. Elle qui n’était pas belle, elle qui n’était pas charmante.
Sophia soupira, avec des gestes tremblant elle rassembla les mèches éparses de sa chevelure, tentant d’en refaire un chignon convenable. Cela ne la rendait pas belle pour autant, juste présentable…

L’horloge laissa sonner le bruit des heures. Le temps s’enfuyait, elle ne pouvait pas le rattraper. Elle ne pouvait rien faire…Relève la tête mon enfant, relève là encore un peu et ne pleure pas. Mais c’est dur, trop dur lorsque l’on est perdu. Cette doucereuse envie de hurler, et cette chose qui palpite dans sa poitrine, qui veut faire savoir quelle existe : la fierté. Pas le cœur, plus le cœur… celui là, il va bientôt s’arrêter.

Elle était la Femme de Douleur, elle qui ne pouvait plus être humaine, et tant de tristesse se faufilait en son regard. Parce qu’aucun mot ne parvenait à la soulager, parce que chaque nouvelle rencontre lui donnait envie de vomir. Pourquoi jouer à la mondanité, aux conversations civilisées, aux jeux de pouvoirs quand tout foutait le camp ?
Cet enfant n’était rien. Poussière, poussière, poussière ! Il allait mourir, peu importe le moment mais il le ferait. Alors quel besoin de vouloir s’essayer aux jeux d’adultes ?

Elle avait peur, Sophia. Ca la prenait comme ça, comme un oiseau se posant sur son épaule mais que faire ? Quelque chose de mauvais se préparait, elle ne voulait pas. L’enfant, oh l’enfant ! Là dans son esprit, il se réveillait, il allait venir … Non calme toi, ferme les yeux, tu ne le verras pas. Mais…mais…Mais s’il me touche ?!
La jeune femme se mordit la lèvre, elle ne faisait pas face à Ezekiel, il ne pu prendre conscience du mince filet de sang en résultant.
Finalement, elle leva les yeux au plafond. Là où le ciel n’existait pas…Elle souriait. Ca ne valait pas le coup de pleurer, n’est-ce pas ?

Pas le temps de jouer, pas le temps de parler… L’enfant va venir.
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Ezekiel Silver
Humain † Patient
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MessageSujet: Re: Something is watching me [PV Sophia von Müsse]   Something is watching me [PV Sophia von Müsse] Icon_minitimeSam 2 Avr 2011 - 21:00

Il entrevit une lueur d'espoir pendant quelques instants -de maigres secondes- et s'attendit presque à voir les minces lèvres de la jeune inconnue s'entrouvrir et laisser s'échapper quelques mots, mais hélas, ce fut vain. Cette bouche, ces yeux, ce visage ne s'apparentaient plus jamais à autre chose qu'à un portrait, figé dans le temps et gardant pour lui seul ses secrets. C'était un peu décevant, car d'un mouvement de tête narrant la négation, l'anonyme lui confirma de plus belle que cette journée s'annonçait sombre, morne, voir sans intérêt. Du temps à perdre en somme. Le jeune Silver se senti lasse tout à coup, comme si donner un sens à cette rencontre, essayer de faire naître quelque chose de fructueux à cet échange, c'était trop lui demander. De plus, c'était bien inutile, non ?
Il avait bien essayé, mais elle s'en fichait probablement tout autant que de son nom...


Il soupira tout en se calant davantage entre les coussins de son fauteuil, le regard dans le vague. Du coin de l'oeil, il vit la jeune femme se lever et s'approcher de la fenêtre pour contempler Dieu seul c'est quoi... Il leva une main devant son visage et caressa doucement le feutre de son cache oeil. C'est drôle -ou plutôt ironique-, mais le fait de ne voir les choses qu'à moitié lui convenait bien ce matin. Une espèce de faux semblant de sécurité, comme-ci le subconscient d'Ezekiel approuvait la thèse de ''si je ne le vois pas, il ne me voit pas non plus'', même si c'était profondément ridicule, la crainte d'être à nouveau confronté au regard scrutateur de la nuit s'était amoindrit par un simple bout de tissus. Un sourire se dessina sur ses minces lèvres, un sourire de désespoir et il ferma son oeil à découvert. Il n'aimait pas le noir, la nuit il avait peur d'être seul dans la pénombre opaque de la nuit, mais à l'instant, le néant lui semblait sécurisant.

Imaginer un monde ou les mots ''peur'', ''angoisse'' et ''fantôme'' ne seraient pas des mots, ni des sons, ni des images... Juste, rien. Un endroit où ce genre de choses ne pourraient pas l'atteindre, car lui-même ne serait pas grand-chose. Une silhouette floue d'un univers qui n'aurait simplement pas vu le jour, ou qui ne le verrait jamais plus. Voilà que ses pensées commençaient à se mêler dans sa tête d'enfant fatigué. C'est que le sommeil, ce vieux traitre, commençait à le réclamer à ses côtés dans son palais de nuages et de rêves. Mais Morphée est vil dans son attitude, il promet au jeune Silver du repos et ne lui donne que misère sous forme d'insomnie ou de déplaisants cauchemars. Alors, la petite bête de détresse tapis au fond du coeur du garçon se recroquevillait et ne voulait rien savoir de ce chantage. Il ne voulait pas dormir, il n'était pas assez fort pour le faire. Il n'avait ni griffe, ni crocs pour se protéger des ombres dansantes du brasier qui le consumait chaque nuit. Ezekiel n'avait ni torche, ni corde pour se sortir du puits sans fond de sa panique.
Bref, il était sans défense. Une proie trop facile.


Pourtant, sa tête se faisait lourde et ses paupières étaient de plomb. Il faut dire que le silence de la pièce était sans faille, exception faite par l'horloge avec son Tic Tac Tic Tac... Tic.... Tac.... Tic....
Le temps s'était arrêté dans sa tête, il ne dormait pas, mais sinon, il n'en était pas loin. Il était plus dans une espèce de semi-conscient, semi-endormit. Il n'y avait que cette petite créature d'effroi cachée au tréfonds de son être qui regardait de tout côtés, essayant de deviner par lequel le prédateur viendrait cette fois.
Au début, ce n'était presque pas perceptible, c'était plus comme un picotement sur sa peau, un frisson réprimé, un avertissement, mais quand la voix de l'anonyme lui parvient aux oreilles, il sentit son sang se glacer dans ses veines.


Pas le temps de jouer, pas le temps de parler... L'enfant va venir.

À ses mots, il ouvrit grand les yeux tout d'un coup et se redressa vivement. Il se leva du fauteuil et d'un mouvement circulaire de la tête, son regard azuré fit le tour de la pièce. Ezekiel ne voyait rien, pourtant, il aurait juré que quelque chose approchait. Le garçon se mit à reculer instinctivement, mais comment se protéger de quelque chose que l'on ne voyait pas ? Il y avait toujours ce fourmillement sur sa peau, signe qu'une manifestation surnaturelle allait se produire, mais... Ce n'était pas normal qu'il ne puisse rien voir ! Il ne comprenait pas et cela le perturbait encore plus...
Son dos toucha le mûr, il ne pouvait pas aller plus loin. Peut-être qu'il n'avait rien à voir, rien à avoir peur non plus. C'était aussi probablement sa tête qui lui faisait ce genre de scénario après être tombé sur une originale aux petites heures du matin, mais... Il devait s'en assurer.


- Quel enfant ? Qui va venir ? demanda-t-il à la jeune femme, lui-même étant de plus en plus nerveux.


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MessageSujet: Re: Something is watching me [PV Sophia von Müsse]   Something is watching me [PV Sophia von Müsse] Icon_minitimeMar 3 Mai 2011 - 17:35

Non, elle ne pouvait pas, c’était trop dur ! Trop dur d’être digne, trop dur de faire semblant… Oh Seigneur Dieu Tout Puissant, si vous la regardez, ne vous mettez pas en colère ! Ce n’est qu’une femme, une petite fille… Alors oui, ses épaules tremblent et rien ne peut l’arrêter, et oui les larmes déchirent ses joues. Parce qu’elle est triste, triste à s’en damner. Est-ce un mal ? Elle n’a jamais péché, jamais blasphémé et pourtant son esprit tourmenté ne peut trouver de repos. Il n’y a que les tristes contes de fées de terre et de sang pour venir l’habiter. Et les grands yeux verts regardent Ezekiel, l’enfant aussi est effrayé, alors que peut-elle faire, elle, derrière ses larmes ? Même pas le prendre dans ses bras, cet enfant qu’elle ne connaît pas.

Je suis désolée…

Mais désolée de quoi, Sophia ? Désolée d’être triste, désolée d’être folle, désolée d’être là. Lasse, si lasse, rien ne la console à mesure que les voix dans sa tête prennent forme. Et comment expliquer tout ça, lorsque l’on prend peur des mots ? Pourtant elle a déjà parlé de toutes ses craintes, mais cela n’attendait ni réponses, ni explications. Et le silence se dessine alors sur chacun de ses traits fatigués, elle le porte en elle comme un oiseau blessé que l’on ne peut se résoudre à achever.

Le temps se calme, le temps se fige et son cœur aussi. La jeune femme respire mal, c’est comme ça à chaque fois. Une envie soudaine la saisit : voir Ezekiel sourire. Car c’est bien comme ça que devraient grimacer tous les enfants, non ? Surtout lui, lui qui est vivant.... Et elle éclate de rire, la pauvre folle, avec des larmes plein les yeux pourtant. Impossible de s’arrêter, impossible …

Mais…

Il va venir, il va venir de la nuit, de la mer, d’un autre pays… Il va venir de ma propre souffrance pour me perdre dans son errance…

La peau pâle brille sous les traces de larmes, le cœur se fait un peu moins gros l’espace d’un instant, un peu moins lourd aussi. Un pas, puis un autre, puis un autre… Sophia était maintenant proche d’Ezekiel. Lentement, presque maladroitement, elle lui posa une main sur le crâne et lui caressa les cheveux avec toute la tendresse d’une sœur. Mais qui donc veut de l’affection d’une folle ?

Tu n’es pas comme lui, toi, tu es vivant… Et tu dois le rester. Tu n’es pas de ceux méritant de mourir… Lui il n’existe même pas, il est là, dans ma tête et il me tourmente ah il me tourmente sans cesse… Au début ce n’était qu’un bébé, un nourrisson… Et puis il a grandit, il grandit encore et j’en ai peur. Peur de lui qui n’existe pas. On peut être très bête parfois, hein ? Moi je le suis en tout cas…

Elle le sent, il st là, derrière. Il la regarde, il les regarde… Mais ce n’est pas de sa faute ! Elle n’a jamais voulu de sa mort, jamais… Et Sophia ne sait plus comment le dire, comment se le dire à elle-même. Les fantômes sont pour les vivants, elle, elle ne le sera plus pour longtemps… Hantera-t-elle quelqu’un après sa mort ? Difficile à faire lorsque l’on connaît peu de monde. Et elle ne rit pas, elle ne rit plus…

Lentement, Sophia se redressa, elle portait sa crainte pour manteau et rien ne pourrait désormais l’en défaire. Alors, la jeune femme se retourna lentement, prête à faire face à cet invisible qui portait tout son malheur : le petit garçon. Il avait les mêmes yeux qu’elle, ô étrange, il lui semblait pourtant qu’il ressemblait à Ilke ! Mais les choses irréelles sont tellement changeantes…

Kyrie Eleison..

Il fait froid ici, tu ne trouves pas mon garçon ? Tu ferais mieux d’y aller, de partir au chaud… Je reste avec mon fantôme, et toi vas donc vers la vie. Regarde pour moi le bleu du ciel et la couleur du soleil, tu es intelligent, tu sauras si c’est joli…

Si frêle, si désespérée. Et lorsqu’elle tombe, il n’y a jamais personne pour la retenir alors qu’importe si ses genoux s’écorchent au sol ? Le froid glacial, il n’est là que dans son cœur et il la dévore, il la dévore…

Et que peut-on y faire ?

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