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 (-16) Do you hear my beaten heart, sweet little vampire ? [Blair Amarande]

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(-16) Do you hear my beaten heart, sweet little vampire ? [Blair Amarande] - Page 2 _
MessageSujet: Re: (-16) Do you hear my beaten heart, sweet little vampire ? [Blair Amarande]   (-16) Do you hear my beaten heart, sweet little vampire ? [Blair Amarande] - Page 2 Icon_minitimeSam 1 Mai 2010 - 23:12

C'était mon rire que l'on pouvait entendre dans la pièce. Mon rire affreux et victorieux qui parvenait, décuplé au centuple, à mes propres oreilles. C'était un son monstrueux qui ressemblait plus à la bête que j'étais plutôt qu'à la Lady que j'aurais dû être. Mais il n'y avait qu'une seule personne à blâmer pour tout ceci, et cette personne gisait, à moitié vivante, à moité morte, sur le sol. Et moi, moi la victorieuse, je ne pouvais m'empêcher de rire. En voyant ce corps, en voyant ce sang, voyant ses cicatrices et les miennes qui se refermaient déjà. Tout ceci n'avait été qu'un jeu. Une partie d'échec extrêmement bien menée, il aurait pu gagner. Oui, il aurait pu gagner. je l'avais laissé coincer mon roi seulement pour venir abattre sa reine à lui.

Et mon rire était double. Pourquoi ? Parce que c'était un véritable cri de liberté, comme si toute cette violence avait fait ressortir quelque chose de bon en moi. Je chassais aussitôt cette pensée : il n'y avait rien de bon en moi. Il n'y avait plus rien de bon en moi. J'avais été douce, gentille et aveugle pour mon amant d'une vie, pour mon amant qui m'avait donné l'éternité. Mais Vlad avait effacé les dernières traces de Matthew qui demeurait encore dans mon cœur, dans mon corps et dans me tête. Hors de question de pleurer, pas une seule larme ne sera versée, plus une seule. Comment avait-il fait ? Contrairement aux autres, il n'avait pas vu en moi une déesse ou une quelconque autre allégorie d'une fragile beauté ou encore une autre foutaise du genre. Non, il avait vu en moi un adversaire redoutable qu'il devait s'employer à abattre. Et sa méthode avait été plus que ... radicale. Violant et bafouant ma dignité, son sexe imbriqué dans le mien à la recherche d'une quelconque faiblesse , d'une quelconque faille, se déversant littéralement en moi pour me détruire de l'intérieur, en s'attaquant d'abord à mes entrailles. Le moment avait été aussi pathétique et désespéré qu'un poème de Baudelaire. Et sa méthode aurait très certainement marché à une autre époque. Oh comme je regrettais de ne pas l'avoir croisé plus tôt sur mon chemin. Quelle existence aurais-je mené si pour mes dix neufs ans au lieu d'un amour éternel j'avais reçu un baiser aussi sauvage que passionné ? J'aurais très certainement appris beaucoup plus tôt que la vie était trop cruelle et trop brève envers tout ceux qui ne se méfiaient pas assez.

Mais l'heure n'étais pas aux regrets non ! Elle était aux réjouissances, c'était pour cela que je riais encore à cet instant. Comment m'arrêter ? Il n'y avait pas de meilleur façon de l'exprimer au reste du monde. Car je n'allais pas taire ma victoire. Oh comme j'avais hâte ... Et dans ma précipitation, ou peut être dans ma joie, j'oubliais quelqu'un : qu'allais-je donc bien pouvoir faire de Messire Vlad ? Je n'avais plus faim, et ce dans tous les sens du terme : mon corps, mon esprit et mon monstre étaient fatigués, repus par le sang frais d'une autre âme. Qu'allais-je bien pourvoir faire de lui ... Peut-être m'assurer du bon fonctionnement de son bras. Je l'avais cassé par pure et simple vengeance, mais il m'avait tout de même briser le coup et mon monstre personnel n'acceptait pas toutes les injustices.

Et, c'est toujours avec le sourire aux lèvres, et le rire dans la gorge, que je le vis lever la tête. Il était résistant, je devais au moins lui accorder cela. Peut-être serait-il plus coopératif après une autre morsure ? Je doutais vraiment qu'il puisse tenir le choc. Mon rire redoubla à cette simple pensée. Je devais très certainement l'avoir réduit à néant, rabaissé plus bas que terre, en lui faisant comprendre que sa simple folie ne le sauverait pas dans ma réalité. Bienvenue dans mon univers, Messire Vlad. Il n'y avait pas de pardons et encore moins de place pour les faibles. Hmmm ... Quelque chose me disait qu'il trouverait très bien sa place. Il était assez rusé et assez combatif pour cela, la preuve : il avait presque failli m'avoir. Mais à présent c'était lui qui se retrouvait nu sur le sol, du sang s'écoulant toujours de son cou, sa respiration toujours aussi bruyante. Il était bien loin du gentleman qui s'était présenté à ma porte ; il n'était plus que l'ombre de lui même.

Mais il était toujours vivant, encore un bon point pour lui. Cela prouvait que même dans mes pires instants de colère, il me restait une once de raison. Dans le cas contraire, je lui aurai arraché l'autre bras et j'aurais même entrepris de lui refaire l'amour, me servant de son corps de la même manière dont il avait abusé du mien, juste pour lui montrer. Juste par pure vengeance. Cependant, je n'étais pas aussi cruelle. Pourquoi ? Je l'ignorai totalement. Une partie de moi devait très certainement penser qu'il constituerait un bon jouet à l'avenir. Plus important encore, je devais voir son expression lorsqu'il aurait recouvré toutes ses forces et qu'il poserait encore les yeux sur moi, ayant en poche le peu de dignité que j'avais eu la bonté de lui laisser. Et entre nous ... C'était une dose bien maigre.

Il rampait. Je ne savais pas vers quoi, je m'en moquais éperdument, à la fois surprise et amusée qu'il puisse encore bouger. Il poussa un grognement : il avait voulu se servir de son bras. Il allait devoir attendre quelques semaines avant de pouvoir s'en resservir, mais j'allais être assez clémente et lui administrer quelques soins. C'était avant tout ma fonction première et ... Il s'était montré si bon envers moi, je me devais d'en faire de même.

Ses plaintes étaient plus bruyantes, enfin, pour mes oreilles. Il me conjurait de me taire. Vraiment, il m'étonnait. Il lui restait encore de la force pour parler, pour me menacer. J'avais une forte envie de lui répondre « ou sinon quoi ?», mais je devais bien réaliser que je n'avais plus affaire à un homme. C'était presque une coquille vide, une âme déambulant sans but précis, animée seulement par la haine qu'il me portait. Oh oui, il devait me haïr, moi la créature qui avait osé le défier et qui en plus, contre attente, avait réussi. Il devait très certainement me prendre pour le diable en personne. Comment ne pas s'esclaffer à cette pensée ? Si le manoir Middleton représentait les Enfers, mes appartements n'étaient qu'une vulgaire antichambre. Je connaissais bien d'autres démons qui lui auraient déjà pris son âme et auraient abusé mille fois de son corps. Vraiment, il avait eu de la chance d'être tombé sur moi, je m'étais contenter de lui servir les hors-d'œuvre. J'espérais que le reste de son séjour au manoir se passe bien.

Et c'est non sans pitié que je le regardais s'évertuer à ramper sur le sol. Mais pourquoi déployer une telle énergie. Pourquoi ne pas admettre tout simplement qu'il avait perdu ? Etait-ce un acte beaucoup trop difficile ? Etait-il si fier que ça ? Dans ce cas là, je devais vraiment l'avoir blessé dans son ego et la situation ne pouvait que m'amuser encore plus. Réduit à néant par une femme, quelle cruelle désillusion. Penser bêtement que juste m'étrangler suffirait, c'était très sot et naïf. Il devait très certainement se maudire de sa bêtise. Il se tourna vers moi. Ses yeux avaient perdus de leur éclat si particulier, son corps paressait tordu, difforme, presque laid. Etait-ce l'impur liquide qui le recouvrait ou l'angle atypique que formait son bras ? Pour moi, il ressemblait à une œuvre finie, l'artiste lui avait donné tout ce qu'il pouvait et Vlad ne pouvait que chanceler. L'artiste c'était moi. Mon œuvre s'agita encore, me rappelant au silence. Et, alors qu'il s'apprêtait à faire une phrase cohérente, il fut pris d'une violente nausée. C'était mon propre poison qui quittait ses lèvres, tandis qu'il s'affalait sur le sol. Son corps ne pouvait pas le supporter, il n'était pas le nourrisson aveugle qui avalait le lait au sein de sa mère, mon fluide était nocif, mortel, répugnant, vil et nauséabond. Il n'aurait pas dû en boire. Il en payait à présent les conséquences. Il finit par sombrer dans l'inconscience, ses paupières se refermant finalement.

En un simple mouvement, je fus près de lui saisissant son visage de mes mains. Je le trouvai magnifique ainsi, on aurait pu croire qu'il dormait. Bien entendu, il fallait ignorer tout le sang et l'odeur qu'il avait sur lui : il sentait la mort. Une mort fraîche et enivrante. Pourtant il était tout ce qu'il y avait de plus vivant, son cœur palpitant dans sa poitrine était là pour le prouver. Je ne riais plus. Il était temps de montrer que je tenais un tant soit peu à lui. Avec le draps, je nettoyais son torse et son menton avant de lécher la plaie béante de son cou, il risquait de mieux cicatriser ainsi. Je caressai doucement ses lèvres avant de l'embrasser une nouvelle fois : c'était plus fort que moi. Et même si sa bouche avait un goût d'immondice, je lui volais tout de même le baiser, avant de m'écarter de lui et de le laisser retomber sur le sol. J'étais une vile créature, vraiment.

Je me couvrais encore du drap et contemplais ce qui jadis avait été ma chambre : il y avait du sang partout. Et maintenant, toute cette crudité me donnait affreusement envie de vomir, heureusement, je ne le pouvais pas vraiment.


« Regardez dans quel état nous avons mis cette pièce... Je dois avouer que je suis en partie responsable, mais vous n'êtes pas totalement innocent. »

Je lui lançai un regard coupable, comme s'il avait encore la faculté de me répondre. Dommage, il aurait fait un époux convenable, certes un peu colérique, mais j'étais déjà morte alors ... Je me relevai soudain, me dirigeant vers ma coiffeuse. Je contemplai un instant mon reflet : on eut dit que rien ne m'était arrivé, mes cheveux bouclés retombaient sur mes épaules, ma peau laiteuse ne portait aucune cicatrice et mes yeux étaient toujours aussi vert. Non ... Rien de changer, j'avais toujours la même apparence mortelle. Je ramassai ma robe et la passai. Pas besoin de mettre des bas, je n'avais plus personne à impressionner, celui à qui j'avais offert cet honneur ne s'en remettait déjà pas, alors ...

J'ouvris un des tiroirs de ma coiffeuse, et en sortir quatre véritables broches en argent. Elles n'avaient rien avoir avec celle de ma parure vestimentaire, elles étaient réservées à la médecine. Je m'en saisis et m'agenouillai près du bras de Vlad.


« Cela risque de faire un peu mal ... »

J'eus même l'audace de lui sourire. M'entendait-il ? Certainement pas, mais autant continuer à jouer le jeu. De gestes précis et bref, je fis passer les broches dans son bras, deux de chaque côté de l'os cassé, pour qu'il se ressoude naturellement. Je déchirai ensuite le drap avant de lui attacher le bras près du corps, faisant passer le tissus par son épaule et son cou, histoire qu'il comprenne qu'il ne devait pas trop bouger le bras. De toute façon, s'il le faisait, il aurait certainement très mal.

Pas une seule fois, il ne broncha, il était bien trop loin dans le royaume de Morphée. Mais toujours en vie, c'était ce qui m'importait. Son corps allait s'en remettre, son os allait se ressouder naturellement, s'il mangeait suffisamment son taux de sang reviendrait à la normale et il n'aurait plus rien à craindre. Il aurait très certainement des cicatrices, mais je lui avais laissé d'autres souvenirs, d'autres traces ineffaçables.

Et, comme s'il eut été une vulgaire poupée de chiffon, je m'emparai de lui, le prenant dans mes bras et le soulevant. J'avais l'intention de le conduire jusqu'à sa chambre et de le mettre dans son lit.

Il ne pourrait cependant pas croire que tout ceci n'avait été qu'un rêve. Pourquoi ? Car comme l'avait fait Matthew avec moi, je l'avais maudit. M'immisçant dans son cœur, son corps et sa tête.
Il ne pouvait pas m'oublier.


« Faites de beaux rêves, Messire Vlad. »

Je lui déposai un baiser sur le front avant de quitter la pièce, me dirigeant vers les cellules.

J'avais un sourire sur les lèvres : j'avais entendu son cœur battre, mais avait-il entendu le mien ?


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